Les aquarelles de la Palette de la Merlette sont fabriquées à la main avec des ingrédients d’origine naturelle et des pigments sélectionnés avec amour.
Dans mon article « Comment fabriquer l’aquarelle ? » j’abordais les étapes de la fabrication. Voyons ensemble les ingrédients que contiennent vos godets de couleurs de la Merlette.
Tout d’abord, l’aquarelle est fabriquée à partir de pigments et d’un liant. Le pigment est la poudre colorante insoluble qui va donner la couleur sur votre papier. Pour la « fixer » au papier c’est le liant qui entre en jeu.
Sommaire
Le liant à base d’eau et de gomme arabique
Tous les ingrédients de mon liant sont sélectionnés avec beaucoup de soin et d’attention. La recette demeure secrète mais par transparence j’en donne la composition :
- De la gomme arabique de Kordofan (Soudan) ou du Sénégal : cette matière première est extraite d’acacias et a la meilleure réputation en terme de qualité.
- De l’eau purifiée qui est un facteur préservant la peinture des moisissures.
- Du vrai miel local et bio afin de garantir la qualité et la réactivation des couleurs. Le miel renforce également la luminosité et la transparence de l’aquarelle. Vos œuvres en sont sublimées et lumineuses.
- De la glycérine végétale pour réactiver au mieux la peinture en godet et lui donner son côté crémeux.
- Du fiel de bœuf pour que le pigment et la gomme arabique se mélangent au mieux.
Cette composition est la base de la recette de mon liant. Le liant est ensuite mélangé au(x) pigment(s).
Les pigments en aquarelle
Identifier et nommer les pigments
De manière générale, la composition de l’aquarelle de chaque fabricant est assez floue. On ne sait pas exactement ce qu’il y a dedans sauf si c’est un ingrédient de valeur comme le miel. Cependant, s’il y a bien une chose sur laquelle les industriels nous renseignent c’est le nom des pigments – à ne pas confondre avec le nom des couleurs :
- Le nom « commercial » des couleurs est celui donné par le fabricant. Par exemple, j’ai décidé d’appeler un de mes gris Gévaudan et un de mes bleus Oraje.
- Le nom ou numéro du pigment d’après le Colour Index (C.I.) est une identification internationale des pigments. Par exemple, le bleu outremer synthétique est identifié comme « PB29« . Un fabricant peut décider de l’appeler autrement mais ça reste du bleu outremer. Tout comme le bleu « PB15 » correspond au bleu de phtalocyanine.
Pourquoi le nom du pigment est-il important ?
C’est important de connaître le nom des pigments (et non pas de la couleur) pour plusieurs raisons :
- Tout simplement pour savoir si votre couleur est monopigmentaire (un seul pigment) ou un mélange de plusieurs pigments et lesquels. La réalité est parfois plus complexe mais simplifions ! Par exemple Invidia est composé d’un seul pigment tandis que Naufrage est composé de deux pigments.
- Savoir qu’une couleur est monopigmentaire permet de connaître aussi les propriétés de la couleur et son comportement (granulation, force de teinture…).
- Savoir qu’une couleur est un mélange permet d’éviter de faire des mélanges supplémentaires qui peuvent s’avérer malheureux dans certains cas. D’après certains aquarellistes une couleur ne devrait pas dépasser 3 pigments. En vérité c’est vous qui voyez !
- Comme les noms commerciaux sont souvent les mêmes, l’identification des pigments est intéressante pour comparer d’une marque à l’autre. Par exemple, est-ce qu’une couleur appelée Indigo est composée de 2 ou 3 pigments ou du véritable pigment indigo ?
- Hypothétiquement, cela vous permet aussi d’éviter d’acheter des doublons de vos couleurs. Bien que cela soit vraiment très discutable car chaque fabricant possède son savoir-faire et sa recette qui font que même si vous achetez un bleu outremer PB29 chez un autre fabricant, ce ne sera pas la même couleur exactement. Sans parler du fait qu’il existe, selon la provenance du pigment, des nuances dans la couleur qu’il donnera… C’est notamment le cas pour les bleus de phtalocyanine (PB15) qui varient d’un bleu très clair à un bleu très foncé plus ou moins chaud.
- Pour finir, est c’est essentiel à mes yeux, donner le nom des pigments de la part d’un fabricant est une démarche de transparence qui devrait être obligatoire. Les fabricants industriels jouent le jeu et donnent ces informations. J’admets que ça ouvre la voie à la copie de couleurs polypigmentaires (triste réalité…). À condition que le fabricant copieur retrouve exactement le même pigment et le même dosage et qu’il ait la même recette de liant. Je me demande d’ailleurs quel est l’intérêt de copier des couleurs alors qu’il existe la possibilité quasi infinie d’en inventer avec les mélanges…
Comment la Merlette sélectionne les pigments ?
Je choisis un pigment selon plusieurs critères dont trois plus importants : l’origine géographique, l’identification du pigment d’après le C.I., le fait qu’il s’agisse de mono pigment et pas de mélange prêts à l’emploi.
En effet, je privilégie les pigments fabriqués en France au maximum même si je fais des exceptions. Par ailleurs, l’identification via le C.I. m’est indispensable pour fabriquer et partager avec vous le nom. Je suis moi-même très satisfaite de trouver ces informations quand j’achète une couleur pour mes nuanciers. Enfin, je préfère faire des mélanges de pigments moi-même.
La Palette la Merlette propose des couleurs monopigmentaires pour vous offrir le choix de faire des mélanges très variés et nombreux. C’est un parcours très enrichissant de peindre en faisant nos propres mélanges. Néanmoins, je suis la première à être amoureuse des couleurs composées de plusieurs pigments. Il faut varier les plaisirs !
Très belle idée que ces cupules d’aquarelles. Merci pour vos explications sur la confection de l’aquarelle.
Merci beaucoup pour votre gentil message !