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Créer un effet de profondeur à l’aquarelle

Pour peindre à l’aquarelle il y a plusieurs facteurs à prendre en compte. Dans cet article, sans utiliser des mots trop techniques, j’aimerais aborder le sujet de l’anticipation et de l’effet de profondeur.

Si vous débutez l’aquarelle, ce pas-à-pas d’aquarelle aborde des techniques de base aussi simplement que possible. Si malgré tout il ne vous est pas encore accessible, n’hésitez pas à revenir le consulter plus tard.

Anticiper pour travailler une technique

Personnellement, une de mes très grandes frustrations, c’est de ne pas faire d’aquarelles spontanément. J’aimerais prendre mon pinceau et hop : je peins quelque chose de merveilleux ! Au lieu de quoi, j’ai appris à anticiper.

Anticiper ça peut être : prévoir le thème, choisir le nombre d’éléments qui composeront l’aquarelle, les placer… Vous pouvez aussi en profiter pour choisir la palette de couleurs que vous allez utiliser. De même, c’est le moment de prévoir les techniques utilisées et le matériel nécessaire. Rien de tout ça n’est obligatoire. Personnellement je ne choisis que très rarement mes couleurs à l’avance par exemple.

À travers une aquarelle d’un paysage d’automne, créé à l’occasion d’un défi créatif sur Instagram, j’aimerais démontrer l’importance d’anticiper pour créer un effet de profondeur. Je vais donc développer ici le déroulement des étapes afin d’atteindre mon objectif.

Voici l’aquarelle en question : un cerf imaginaire dans un paysage d’automne sur format polaroïd.

Paysage d'automne et cerf feuillu
Paysage d’automne et cerf feuillu (format pola)

Objectif « effet de profondeur » !

Pour cette aquarelle d’un cerf sur fond de paysage d’automne, mon objectif était de mettre en valeur le cerf. J’ai donc décidé de faire un paysage automnal à l’arrière. S’il m’arrive de travailler chaque « thème » ou « élément » sur le même plan, ici je souhaitais dès le début avoir un effet vaporeux derrière le cerf.

Le cerf devait donc être au « premier plan » et le paysage au « second plan ». J’ai ainsi choisi de faire le paysage automnal en « flou ». Tandis que le cerf serait plus visible, plus net, plus foncé.

Pour schématiser, vous allez travailler d’abord le fond, puis les arbres et l’herbe, enfin le cerf puis de nouveau l’herbe.

Pas-à-pas de ce paysage d’automne

Donc, voilà la liste des grandes étapes que j’avais prévu de mettre en place et que j’ai suivies.

1. Le croquis

Avant de sortir le pinceau, préparez un croquis plus ou moins élaboré : quels éléments vont apparaître, leur emplacement sur la zone à peindre, lesquels sont au premier ou au second plan. Personnellement je fais des croquis sans m’appliquer afin de positionner et d’avoir un aperçu rapide de ce que je souhaite faire. Si besoin, je reporte proprement sur le papier aquarelle quelques éléments (sans trop appuyer avec le crayon de bois). N’oubliez pas : si vous utilisez le crayon de bois, qu’une fois de l’aquarelle passée par-dessus il vous sera impossible de le gommer.

2. Fixez le papier

Tout est dit : fixez votre papier à un support car vous allez travailler avec de l’eau. Là encore, c’est en anticipant qu’on prévoit ce genre d’étapes.

3. Travaillez la première couche du fond


Déposez une couche d’eau propre pour faire un fond flou (ici dans les tons roses) puis laissez sécher. Ici point de précision, vous déposez de l’aquarelle assez diluée. A cette étape, s’il y a trop d’eau, ce n’est pas grave. Vous récupérez l’excédent avec le pinceau ou un mouchoir. L’eau permet au contraire de faire quelque chose de très flou. Ce n’est pas important de laisser la zone – où il y aura le cerf – blanche mais veillez à ne pas trop concentrer l’aquarelle pour que la peinture du cerf prenne le pas ensuite (pas de couleurs tenaces ou uniquement des couleurs très bien diluées).

4. Revenez pour affiner le fond

Quand c’est bien sec, déposez une nouvelle couche d’eau, pas trop, il faut que ça brille mais pas que ce soit trempé. A ce stade vous allez rajouter la structure des arbres. Travaillez les en rajoutant, tant que c’est humide, de la couleur sur les zones des arbres (troncs, branches et feuillage) et de l’herbe puis laissez sécher. Réitérez autant que souhaité. Attention le cerf devra être plus foncé car il est au « premier plan » donc n’en faites pas trop ici ! Restez dans des couleurs diluées tout en accentuant le tronc et les branches de devant. Vous pouvez le faire deux fois par exemple : le tronc, des branches et des feuillages à l’arrière. Puis vous recommencez en accentuant le tronc et les branches qui seront les plus en avant du paysage. Et surtout, laissez sécher !

5. Peignez le cerf et des détails

Travaillez ensuite le cerf, sans mouiller au préalable le papier. Selon les zones, accentuez tant que c’est mouillé. Cependant, attendez que ce soit sec pour des détails comme les yeux, les bois feuillus, quelques traits d’accentuation.

Enfin, une fois le tout sec, rajoutez des détails d’herbe et de la texture si besoin sur les troncs et quelques feuilles.

Un peu de jargon technique aquarelle

Donc, pour faire une aquarelle de ce type (fond flou, premier plan distinct), vous travaillez d’abord le fond, puis les arbres et l’herbe, vous passez au cerf et vous revenez enfin à l’herbe.

Le vocabulaire technique a été mis de côté mais vous avez travailler ce qu’on appelle la perspective atmosphérique. Vous avez utilisé les techniques de base d’aquarelle. Le fond, les arbres et une partie de l’herbe sont travaillés en « mouillé sur mouillé » ou « humide sur humide » tandis que le cerf et les détails finaux de l’herbe sont travaillés en « humide sur sec » ou « mouillé sur sec ».

Ce que vous pouvez retenir c’est que si vous avez pour objectif de faire un décor autour d’un objet à l’aquarelle (quel qu’il soit), une des façons de faire c’est de travailler d’abord le fond. Ce n’est pas la seule et unique manière de procéder. D’ailleurs, il n’y a pas vraiment une méthode meilleure qu’une autre.

Si votre objet nécessite de laisser du blanc, soit vous optez pour le drawing gum (fluide de masquage) soit vous le prévoyez dès la première étape en n’ajoutant pas trop d’eau (pour que les pigments ne voyagent pas trop) et en évitant de peindre ladite zone. On pourrait en reparler une autre fois.

N’hésitez pas à vous approprier ces étapes avec les sujets de votre choix et dans votre style.

J’espère que ce petit point sur l’anticipation vous servira. Je suis preneuse de retours critiques et n’hésitez pas à poser vos questions, mêmes les plus naïves !

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