Publié le 2 commentaires

La granulation à l’aquarelle

Intro

Comme toute bonne débutante à l’aquarelle, j’ai fait fi des informations sur la composition de mes couleurs pendant un bon moment. Je jouais avec les demi-godets, je mélangeais les couleurs, mais je ne les comprenais pas.

Il y avait notamment un résultat qui m’agaçait beaucoup, et qui faisait que j’avais boudé certaines couleurs de ma palette : celles-ci, en séchant, produisait un effet tacheté sur mon papier. Et j’étais démunie pour comprendre comment je produisais cet effet et comment l’éviter (je le trouvais à l’époque, particulièrement inesthétique, ce qui a bien changé depuis !).

Si vous aussi, vous vous demandez pourquoi votre couleur fait des tâches ou des amas de couleur (qui ne partent pas en grattant le papier), pourquoi votre lavis, si bien posé à la base, n’est plus uniforme en séchant, ou si vous avez mal mélangé la peinture dans votre tube d’aquarelle : vous êtes au bon endroit, car aujourd’hui nous allons aborder la question de la granulation de l’aquarelle.

Définition de « granuler »

Partons de la base, que veut dire « granuler » en français ? Parmi toutes les définitions, dont celles médicales qui ne nous intéressent pas, il y en a une qui conviendrait à amorcer ensemble un début de réflexion. Granuler signifie, d’après le CNRTL, « réduire un métal en petits grains ». 

Quand on se penche de plus près sur la nature de la couleur, de ce qui compose justement l’aquarelle, ô surprise, nous trouvons bien une histoire de métal. Certains pigments sont en effet des métaux qui ont été broyés très finement (les pigments dits inorganiques).

Etape broyage dans la fabrication d'aquarelle artisanale

On se rapproche d’un début de compréhension avec cette base. Je vous propose de lire la suite pour mieux comprendre.

Que se passe-t-il sur le papier ?

Donc, vous êtes en train de vous entraîner au lavis avec une seule couleur. Vous avez parfaitement suivi le tutoriel pour faire un magnifique lavis. Et là, patatra, votre lavis, en séchant, contient des amoncellements de couleur. Pourtant, c’était si bien parti. Quelle frustration… Vous n’en restez pas là, vous recommencez. Et vous finissez par comprendre qu’avec votre jaune citron, le lavis est parfait, tandis qu’en utilisant ce bleu roi là, le lavis n’est plus du tout aussi uniforme.
Qu’est-ce qu’il se passe avec ce bleu roi (dénonçons-le tout de suite , il s’agit d’un bleu outremer)?

Aquarelle artisanale Umi - Bleu outremer (swatch)
Umi – Bleu outremer

Le bleu outremer est composé d’un pigment du même nom (PB29 pour les intimes) qui est assez lourd. Ce pigment inorganique a une densité assez forte et par un effet de sédimentation, certaines particules vont s’amasser ensemble. Cela est d’autant plus visible sur du papier aquarelle à grain puisque les amas vont se déposer dans les creux du papier.

Donc, qu’est-ce que c’est une couleur qui granule / qui fait un effet de granulation ? C’est une couleur composée d’un ou plusieurs pigments inorganiques assez lourds, qui sédimente de façon inégale, et qui va donc créer cet effet moucheté sur votre papier en séchant.

Car oui, petite précision, lorsque vous appliquez la peinture qui granule pour la première fois sur le papier, cela peut ressembler à une aquarelle ordinaire, cependant vous verrez rapidement les pigments se regrouper pendant que la peinture sèche et que l’eau s’évapore. 

La différence avec la floculation

Il existe un autre type de comportement assez similaire à la granulation : la floculation. A l’inverse de la granulation, ce phénomène concerne des pigments plutôt légers qui vont, par un effet d’attraction, se regrouper et former des effets de sillons assez proches de la granulation.

Sombre Sommeil
Sombre Sommeil

Bien que la granulation ne soit pas un effet très facile à « contrôler » (mais si vous voulez du contrôle, ce n’est pas l’aquarelle qui vous l’assurera), la floculation l’est encore moins. L’effet moucheté est en effet plus régulier, tandis que la floculation provoque des effets très aléatoires.

Quels facteurs à prendre en compte ?

Tout ne dépend pas uniquement du pigment granuleux/granulant. Il y a deux autres facteurs importants, qui sont les mêmes que pour l’aquarelle de manière générale :

  • le papier et son grain
  • l’eau et sa quantité

Le papier

Comme les particules se regroupent pour former ces amas de pigments, cet effet est forcément dépendant de la surface qui reçoit l’aquarelle, autrement dit le papier. Dans cet article, je détaille amplement tout ce qu’il faut savoir sur le papier à l’aquarelle. Là, il y a un paramètre plus important. C’est le grain du papier, sa texture. Un pigment qui granule peut en effet être moins granuleux, si le papier est très lisse (comme avec du papier satin). Au contraire, cet effet va forcément se renforcer avec un grain torchon car les particules vont venir se sédimenter dans les creux du papier, et ainsi laisser apercevoir le papier.

Ronces Maudites

Personnellement, je travaille en papier coton grain fin. Quand je passe à du papier coton grain lisse (satin), l’effet de granulation est plus modéré. Mes swatches, je les peins sur un papier type grain torchon, ce qui permet de mettre en valeur le comportement granulant de certaines couleurs.

L’eau

Plus vous allez utiliser d’eau dans votre “jus” (le jus étant le mélange d’eau et de la couleur), plus vous allez provoquer cet effet de granulation. Donc moins votre jus est dilué, moins cet effet de granulation sera fort. C’est d’ailleurs pour cette raison que vous pouvez passer à côté de cet effet de granulation si votre peinture est très concentrée (peu diluée).

Finalement, c’est bien avec la technique mouillé sur mouillé, que l’effet de granulation sera le plus fort. Puisque les pigments (la couleur) se déplacent dans l’eau, au plus celle-ci est en quantité, au plus les pigments sont libres de « voyager » sur le papier.

Rose d’épine

Ainsi, si vous voulez jouer avec les effets de granulation de vos aquarelles, dosez l’eau et utilisez un papier avec une texture marquée. Et venons-en maintenant à ces fameux pigments qui granulent. Quels sont-ils ? Pourquoi le jaune citron (cité plus haut) se comporte sagement tandis que le bleu outremer granule ? Est-ce que ce phénomène est le même pour tous les pigments granuleux ?

Pourquoi utiliser des aquarelles qui granulent ?

Quand vous peignez des portraits ou des sujets plus abstraits, les couleurs qui granulent peuvent apporter de la texture à vos réalisations. L’idée étant d’apporter cette texture plus rapidement/facilement avec les aquarelles granuleuses, plutôt qu’en peignant la texture elle-même. 

Bannik, peint avec le set Belle au bois dormant, pour le Foxyloir challenge 2024

Certains aquarellistes professionnels recommandent de ne pas en abuser et de plutôt les utiliser par touche. D’autres peignent exclusivement avec des couleurs qui granulent et vont même utiliser des additifs pour faire granuler des couleurs qui n’ont pas ce comportement à l’origine.

Fantômes, peint avec le set Belle au bois dormant, pour le Foxyloir challenge 2024

Les verts qui granulent sont très appréciés pour réhausser des paysages (sols, arbres,…).

Loup, peint avec le set Belle au bois dormant, pour le Foxyloir challenge 2024

Les bleus peuvent servir à charger un ciel nocturne, orageux ou nuageux.

Dragon, peint avec le set Belle au bois dormant, pour le Foxyloir challenge 2024

Les terres vont permettre de faire des effets sur les façades des maisons quand on peint en Urban Sketching, mais aussi sur les sols et les roches. Personnellement, je raffole du beige de titane (Titania) pour faire des plages sableuses ou des chemins.

Cerbère, peint avec le set Belle au bois dormant, pour le Foxyloir challenge 2024

La granulation peut aussi être intéressante pour peindre la brume, l’eau qui s’écoule.

Mais aussi la texture du bois et celle des vêtements.

Parmi mes clientes illustratrices de thèmes imaginaires, je remarque beaucoup l’utilisation de la granulation pour apporter du relief à une montagne ou à l’écaille d’un dragon, pour peindre un fond sans surcharger et mettre en valeur le sujet.

Cerbère, peint avec le set Belle au bois dormant, pour le Foxyloir challenge 2024

Quels sont les pigments qui granulent ?

C’est bon, la granulation, vous voyez ce que c’est. Maintenant, la question principale : quelles sont les couleurs qui granulent et comment les identifier ? Il y a deux moyens principaux : le fabricant informe sur le comportement de la couleur ou alors il faut connaître la composition.

  1. S’informer avec la charte des fabricants 

Dans la plupart des cas, le fabricant vous informe. Il suffit de consulter les chartes de couleurs. Par exemple, chez Sennelier (et d’autres), si la couleur granule, elle est marquée d’un « G ». Chez Daniel Smith, c’est « Yes » ou « No » (yes, la couleur granule, no, la couleur ne granule pas). Pour ma part, dans chaque fiche de couleur, j’indique précisément si la couleur granule ou non.

  1. Connaître les pigments qui granulent

Il suffit de connaître la composition de vos couleurs et d’identifier les pigments dans la composition. Certaines couleurs sont assez faciles à reconnaître car elles sont monopigmentaires (composées d’un seul pigment). Pour les couleurs composées de plusieurs pigments, s’il y a un seul pigment qui a tendance à granuler, alors tout le mélange se comportera de la même façon.

Voici une liste non exhaustive de famille de pigments (lourds) qui ont ce comportement de granulation :

  • Les cobalts : bleu de cobalt (PB28), bleu céruléum (PB35), vert de cobalt (PG19 ou PG26), violet de cobalt (PV14), etc.
  • Les cadmiums (PO43, …)
  • Les terres naturelles (et non pas les synthétiques) : ocres (PR102, PY43), terre d’ombre (PBr7), terre de sienne (Pbr7), terre verte (PG23), etc.
  • Les outremers : bleu outremer (PB29), violet outremer (PV15), rouge/rose outremer (PR259)
  • Les oxydes de fer (PBk11)
  • Le rose poterie (PR233)
  • Caput mortuum (PR101)
  • Bleu de prusse (PB27)
  • Les pierres semi-précieuses : le lapis, la malachite, la sodalite… 

Tous ces pigments sont identifiables avec leur nom. Je donne plus d’information sur ce sujet ici. Je vais vous faire une démonstration avec les aquarelles de ma fabrication.

Dans les cobalts, je propose des verts et des bleus comme Kalláïnos.

Aquarelle artisanale bleu turquoise "Kalláïnos" (cupule)

Dans les terres naturelles, je propose une terre rouge de Venise appelé Invidia, mais aussi un ocre jaune Râ.

Swatch Somnia - Râ

Dans les outremers, je propose un bleu outremer Umi et un violet outremer Yris.

Swatch aquarelle artisanale violette Yris

Le rose poterie c’est Proserpine.

Swatch aquarelle artisanale rose Proserpine

Ensuite, j’utilise certains de ces pigments en mélange, ce qui me permet d’obtenir des couleurs qui granulent comme Naufrage ou Pontos.

Swatch Naufrage

Récemment, j’ai travaillé une collection en édition limitée entièrement granulante avec :

  • le pourpre “Rose d’épine” qui contient du bleu outremer
  • le vert “Cœur des bois” qui contient un vert cobalt et du bleu outremer
  • le caput mortuum “Ronces maudites” qui est une terre qui granule beaucoup
  • le bleu gris “Sombre sommeil” qui contient une terre et du bleu outremer

Dans ces couleurs “granulantes”, il y a un comportement supplémentaire qui peut être noté : ce sont des couleurs duochromes.

C’est quoi, une couleur duochrome ?

Une des définitions de « duochrome » est celle-ci : « La séparation dans l’eau des pigments survient en cas de mélanges de pigments. Avec beaucoup d’eau certaines couleurs se séparent. Il semble de plus en plus commun de parler alors de couleur duochrome si les pigments se séparent dans l’eau. »

Dans le cas de mélanges de plusieurs pigments, il arrive qu’avec l’utilisation de l’eau, certains se dissocient d’autres. C’est très frappant quand ce sont des mélanges faits dans votre palette, et en technique « mouillé sur mouillé ». Dans la palette, le mélange se sépare, et il faut bien « touiller » pour obtenir de nouveau le mélange voulu. Sur le papier, pendant que la peinture sèche, une couleur va se séparer de l’autre et le mélange n’est plus homogène.

Ce comportement est parfois atténué quand le mélange est fabriqué pour obtenir une seule couleur (comme Cœur des bois).

Pour peindre, vous n’avez pas forcément envie que les pigments d’une de vos couleurs se désolidarisent. Cependant, c’est aussi un jeu très intéressant, qui peut rajouter des touches spéciales sur vos aquarelles, qui peut vous permettre de faire des effets sur différents sujets. C’est magique de voir certaines couleurs se séparer dans l’eau sur le papier. 

Tout ne dépend pas du pigment mais aussi de la fabrication

La granulation varie selon la recette de chaque fabricant. Il y a deux raisons à cela.

La première, c’est que le processus pour fabriquer un pigment peut varier d’un producteur à  l’autre. Il existe par exemple bon nombre de bleus de phtalocyanine. Tous n’ont pas la même teinte exacte de bleu. Et là, je parle bien du pigment et non pas de la couleur. Il existe plusieurs sources d’approvisionnement pour des terres naturelles. De la même façon, il existe plusieurs variations possibles dans la fabrication d’une terre de sienne calcinée. Selon la température utilisée, le pigment ne sera pas exactement le même d’un producteur à l’autre.

La deuxième, c’est qu’ensuite, avec un même pigment, selon la recette et le processus de fabrication utilisés, le comportement d’une aquarelle peut encore varier. Il existe plusieurs fabricants d’aquarelle, et chacun a ses spécificités. Miel ou non, additifs ou non, agents de charge ou non, mais aussi temps de fabrication et finesse de broyage du pigment, etc… Beaucoup de paramètres peuvent faire varier le comportement d’une aquarelle selon le fabricant.

Je pense que c’est ce qui explique que j’ai rarement vu des cadmiums ou des bleu de prusse granuler. C’est sûrement dans la nature des pigments, mais la recette et le processus de fabrication changent cela.

Ainsi, un même pigment peut énormément granuler chez un fabricant et pas chez un autre. On retrouve cette spécificité avec une des couleurs les plus fabriquées qui est le bleu outremer. Il peut énormément granuler chez un fabricant, et beaucoup moins chez un autre.

Comment éviter la granulation ?

Vous pouvez décider, de façon ponctuelle ou permanente, d’éviter les couleurs qui granulent. 

Vous avez plusieurs solutions. Vous pouvez par exemple ne pas acheter de couleurs composées avec des pigments lourds (cf. la liste ci-dessus). Attention aux couleurs fabriquées avec des mélanges de pigments. Si un des pigments est granuleux, il peut faire granuler tout le mélange.

Vérifiez-bien, avant de bannir un pigment, si le fabricant ne l’a pas travaillé de façon à ce qu’il ne granule pas (comme le bleu de Prusse ou les cadmiums). Référez-vous à la charte des couleurs des fabricants. 

Vous pouvez peindre avec des couleurs qui ne granulent pas de façon certaine (encore une fois, vérifiez la charte des couleurs pour le vérifier). 

Voici des exemples (liste non exhaustive) pour chaque gamme de couleurs :

  • Bleu  : le bleu indanthrène (PB60), les bleus de phtalocyanine (PB15), 
  • Rouge/rose : les quinacridones (PR102, PR122, PR206, PR209), rouge pyrrole PR254
  • Orange : orange quinacridone (PO48), 
  • Jaune : jaune hansa (PY3), jaune nickel azo (PY150), jaune disazoïque (PY83)
  • Vert : vert de phtalocyanine (PG7)

Vérifiez systématiquement ce que le fabricant donne comme informations (le swatch sur papier ne suffit pas toujours). 

Si vous voulez le renforcer

Si au contraire, vous avez envie de rajouter de la granulation à des couleurs qui ne vont pas avoir ce comportement, vous pouvez avoir recours à ces quelques astuces :

  • utiliser un médium de granulation (ça se vend en magasins spécialisés beaux-arts)
  • faire un mélange avec un pigment qui granule. Par exemple, vous pouvez mélanger un bleu outremer avec un rose quinacridone pour obtenir un violet qui granule. 

Ensuite, n’oubliez pas ces deux paramètres  : 

  • jouer avec l’eau en peignant avec des techniques humides ou en diluant bien le jus.
  • utiliser un papier à grains bien texturés (grain torchon par exemple) afin que le comportement soit accentué.

D’ailleurs, l’effet de floculation est renforcé si vous ajoutez de l’eau sur le papier déjà humide et que vous penchez votre support. Pensez-y !

Voilà, vous savez tout sur la granulation. Si vous avez des questions, les commentaires sont là pour ça. Si vous avez des infos à rajouter, ce sera avec plaisir que je vous lirai. Je réponds à tous les messages. 

Publié le Laisser un commentaire

Comment choisir son papier aquarelle ?

Aujourd’hui je vous propose un article de blog sur le papier à l’aquarelle (une version courte existe ici)  : comment le choisir, la différence entre papier cellulose et papier coton, quelques tests personnels ainsi que des conseils. Pour finir je répondrai à la question fatidique  : comment savoir qu’un papier supportera l’aquarelle ? Et je vous partagerai mes papiers préférés !

Tout d’abord on va commencer par la base  : le papier pour peindre à l’aquarelle n’est pas le même que celui pour dessiner ou pour imprimer ! Il faut tout d’abord qu’il soit épais et qu’il soit fabriqué pour l’aquarelle. Autrement dit, le papier doit être légèrement « imperméable » car il faut qu’il absorbe l’eau et la couleur, et donc les pigments, mais pas qu’il fasse buvard.

Donc venons-en aux critères de sélection pour du papier aquarelle :  grammage, grain et couleur du papier aquarelle et matière/composition. En fin d’articles je vous donne quelques astuces et infos bonus.

Le grammage du papier aquarelle

Le grammage du papier se réfère à sa « force » ou « densité ». Cela permet d’évaluer sa qualité et sa résistance. Pour peindre à l’aquarelle, il faut choisir un papier de grammage compris entre 250 g/m² et 300 g/m². Il faut comprendre que plus le papier a un grammage important, plus il sèche lentement et moins il aura tendance à gondoler. C’est exactement ce qu’on recherche à l’aquarelle.

Il existe également des papiers aquarelles de 180g, je ne les recommande que si vous prévoyez de faire des petites touches d’aquarelle avec peu d’eau et de les fixer. Le 600 grammes ne me semble pas indiqué pour des débutants.

Texture et grain

Le grain du papier se choisit selon vos goûts. Il existe beaucoup de types de grain parmi lesquels les plus connus sont le grain satiné ou satin (qui est très lisse), le grain fin et le grain torchon. Il faut essayer pour savoir ce que vous aimez comme texture mais généralement, pour du travail fin, on utilise des grains fins ou satinés. Tandis que le grain torchon va convenir à des travaux plus abstraits. Ceci étant dit, les grains satinés sont souvent difficiles à prendre en main car ils sèchent très rapidement et ne sont pas très indiqués pour le travail de fusion des couleurs. Pour débuter, un grain fin c’est très bien. Par contre, si vous avez envie de mettre en valeur la granulation de vos couleurs, c’est vers le grain torchon qu’il faut se tourner. 

Couleur du papier

La couleur est un paramètre qu’on prendra en compte selon le projet mais qui, selon moi, importe peu quand on débute. Blanc, blanc cassé, blanc chaud ou blanc froid… Tout ça est une question de goût encore.

Quand on peint à l’aquarelle, le blanc c’est avant tout celui du papier (les zones qu’on ne peint pas). Et comme l’aquarelle est transparente, la couleur du papier va influer sur le rendu et la luminosité de vos couleurs.

Feuille, carnet ou bloc ?

Quand on se rend dans un magasin de loisirs créatifs ou beaux-arts, les papiers sont présentés de plusieurs façons  : papier en bloc, à la feuille (voire format carte postale) ou en sketchbook/carnet.

  • Si vous débutez, les blocs peuvent être intéressants mais ils sont assez onéreux. Les blocs à quatre côtés collés ont l’avantage de maintenir le papier en place, comme si votre papier était tendu, et cela évite à celui-ci de trop gondoler. C’est aussi une contrainte car il faut attendre que l’aquarelle soit sèche pour pouvoir en peindre une suivante (et donc décoller le papier).
  • Le sketchbook fait main, ou le carnet d’aquarelle, est plus onéreux. Personnellement, j’achète du papier que je relie moi-même pour mes carnets d’aquarelle. J’ai d’ailleurs proposé un tutoriel de reliure copte sur la chaîne Youtube (pour un carnet qui s’ouvre à plat c’est plus pratique pour l’aquarelle) ! Le carnet est cependant facile à emporter. Si vous êtes sûre de la qualité du papier cela peut être une bonne option pour peindre à l’extérieur ou en voyage.
  • Acheter le papier aquarelle à la feuille demande de tendre son papier soi-même ou de choisir de ne pas le faire si on travaille avec peu d’eau. Vous pouvez acheter de très grands formats comme le format raisin (50×65 cm) ou Jésus (56×76 cm) et découper vous-même la feuille à la taille qui vous convient. C’est plus de liberté, plus économique (4 à 6 euros la feuille) mais aussi plus de main d’œuvre ! 

Personnellement, je recommande aux débutants de commencer par l’achat d’une feuille de papier aquarelle en grand format. C’est bien moins cher qu’un carnet qui finira probablement gâché s’ il ne vous plaît pas.

Est-ce que le papier coton ça vaut le coup quand on débute ?

Du coton dans le papier ?

On en vient à la matière et à la composition, sûrement le point le plus important dans le  choix du papier. 

Un peu avant, je vous expliquais qu’il n’y a pas que le grammage qui compte pour du papier aquarelle. En effet, ce qui importe c’est aussi sa composition. Un papier 300 grammes d’une marque n’est pas équivalent à un papier 300 gr d’une autre marque…

Il y a de nombreuses compositions différentes mais en gros, soit c’est du papier qui contient du coton soit il n’en contient pas, et à ce moment-là c’est du papier cellulose. Bien sûr il existe d’autres choses à tester : lin, bambou, mélange coton/cellulose, mélange lin/coton, etc.

Néanmoins, pour simplifier, du papier 100% coton, c’est certes plus cher mais c’est aussi un des meilleurs choix pour travailler l’aquarelle.

Oui, ça vaut le coup !

C’est difficile à expliquer à quelqu’un qui ne peint pas sur du coton mais le papier coton ça change TOUT. Même si vous débutez, penchez-vous rapidement sur le papier coton (achetez-en une feuille comme je l’explique plus haut). Après avoir pratiqué 3 ou 4 fois une même technique sur cellulose, passez au coton, et comparez !

Ma préférence pour le coton est liée au confort également, et à la sensation du pinceau sur le papier. J’ai appris plus rapidement des techniques comme les fusions des couleurs et des techniques mouillé sur mouillé car la diffusion des pigments est plus belle et plus efficace. L’aquarelle sèche moins vite, ce qui permet de travailler et de prendre le temps. Un beau lavis uniforme sans traces de pinceaux est très difficile à obtenir sur du papier cellulose.

Autre point positif pour le coton, on peut multiplier les couches de peinture et faire des glacis et éviter de réactiver les couches du dessous.

Le coton permet aussi d’éviter que le papier ne gondole en séchant… D’ailleurs, le séchage est également plus uniforme. Les auréoles sont plus fréquentes sur le cellulose à mon avis… Et c’est très frustrant quand on débute car on ne comprend pas toujours d’où viennent les auréoles.

Comme beaucoup de débutants, j’ai moi-même commencé sur du papier pas trop cher et souvent du cellulose. Je n’aimais pas d’ailleurs les discours sur « il faut du papier coton » que je trouvais élitiste. Le meilleur conseil qu’on m’ait donné, c’est celui-ci : peu importe l’aquarelle, peu importe le pinceau, prends du papier 100% coton de qualité.

La différence entre les papiers “aquarelle” et “mixed media”

D’après mon expérience et mes recherches, la grande différence entre les papiers mixed media ou multi-techniques et les papiers pour aquarelle, c’est le temps de séchage et l’épaisseur, ils sont souvent plus fins. Quand on peint à l’aquarelle on a généralement besoin d’un temps de séchage allongé pour travailler comme on le souhaite la couleur, et qu’elle n’imprègne pas le papier en faisant des traces de coups de pinceaux.

Expérimentez et ne vous enfermez dans aucun carcan. Mais : commencez rapidement par du papier 300 g/m² en 100% coton de bonne qualité (pH neutre ou sans acide, fabriqué sur forme ronde…)! C’est le papier qui est le plus important. Ni la peinture artisanale ou industrielle, ni le pinceau pour aquarelle, de la meilleure qualité qu’il soit, ne changeront quelque chose au résultat de votre peinture si votre papier est en cellulose ou en coton de mauvaise qualité. Sans parler du résultat, il y a aussi l’expérience : un retrait de peinture plus facile, un séchage moins rapide, une glisse du pinceau sur le papier…

Le collage 

information optionnelle mais qui a son importance quand on se lance dans l’aquarelle à un niveau plus avancé : le collage.

Quand on est débutant, on ne va pas forcément avoir l’intérêt ou l’œil pour ce critère, mais c’est pourtant très important car ça fait totalement écho à mes propos précédents sur la composition. 

Le collage, c’est un traitement qui permet aux fibres du papier de bien absorber l’eau et les pigments. Sans ce traitement, on a justement l’effet buvard. Le traitement est parfois à base d’amidon, de gélatine ou synthétique. Il peut être appliqué durant la fabrication de la feuille, ou après, sur une face, ou sur les deux. 

Ce traitement, appelé collage, a une « durée de vie ». Je l’ai appris à mes dépends en stockant du papier dans un endroit humide.

En l’occurrence, en mouillant recto verso mon papier et en le tendant, j’ai réussi à récupérer une qualité et un confort de peinture. Mais cela m’a appris à ne pas surstocker le papier et surtout à le stocker à l’abri de l’humidité.

Je précise également une chose que l’on ne sait pas souvent, c’est que ce traitement n’est pas fait forcément des deux côtés du papier. Même si c’est le cas sur la plupart, veillez à faire attention à utiliser le bon côté du papier lorsque ce n’est pas le cas.

Enfin, il faut savoir que tous les papiers ne supportent pas de la même manière le fluide de masquage, la gomme et même la gomme mie de pain ou le travail à la plume. 

Petit bonus numéro 1  : mon papier fait des traces blanches quand je peins !

Si quand vous peignez, vous avez l’impression que le papier rejette la couleur, voici une des causes : c’est possible si le collage est mal fait ou si le papier a pris trop de traces de doigts.

C’est un peu embêtant, et personnellement, j’ai renoncé à acheter certains papiers à cause de ça, comme une marque que je ne citerai pas mais qui, en promotion dans un magasin connu, est de très mauvaise qualité.

Mes astuces si ça arrive avec le coton ? Tendre le papier et le mouiller, comme je l’expliquais avant. Sinon, hélas, j’arrête juste d’acheter ce papier…

Bonus numéro 2  : comment savoir si notre papier va supporter l’aquarelle ? 

On ne peut pas garantir que vous allez aimer le papier que vous achetez. Cependant, vous vous assurez une grande part de réussite avec l’achat d’un papier FAIT POUR l’aquarelle. Les mentions « dessin », « croquis », « huile » ou encore « mixed media » ne sont pas simplement commerciales pour le papier aquarelle. Elles sont indicatrices d’une recette de papier qui va permettre à l’aquarelle d’adhérer. 

De même, si c’est du coton, vous avez de grandes chances d’obtenir un bon papier. Mais il faut aussi qu’il y ait écrit COTON car aquarelle ne veut pas dire coton. Cela m’est arrivé. j’ai acheté du papier que je pensais être coton, je voulais y mettre le prix en plus, et une fois rentrée à la maison j’ai découvert que dans le rayon aquarelle, induite en erreur par la marque, j’avais pris un carnet “Sennelier mixed media”. Donc si COTON 100% n’est pas écrit en gros, c’est que ce n’est pas du coton 100%, car c’est clairement un critère assez vendeur pour être écrit en gros, de même si ce n’est pas écrit Papier AQUARELLE, c’est que le papier n’est peut-être pas conçu pour.

Au sein des papiers aquarelle, les comportements sont différents et il y a plusieurs critères de réussite, mais clairement, le collage, la composition sont propres à chaque fabricant. 

Un papier 300 grammes est également une bonne garantie mais attention, même du 300 grammes a besoin d’être fixé pour ne pas gondoler après séchage, et même du 300 grammes peut gondoler pendant la peinture et reprendre sa forme après séchage (c’est d’ailleurs pour ça que des artistes tendent le papier en le mouillant au préalable et c’est mon cas).

Après tout est question de goût et de techniques, vous n’aimerez pas la marque tout simplement.

Par exemple, le papier Arches a une odeur spéciale, il ne faut pas que ça vous dérange (et les chats adorent son odeur d’après une de mes amies artistes). Le Saunders Waterford a un grain fin assez texturé malgré tout, et un blanc un peu chaud. Le Lanaquarelle, que j’adorais, ne vieillit pas très bien et il n’est plus fabriqué. J’ai aussi testé Hahnemühle, et je n’aime pas du tout (c’est personnel mais je le trouve terne). Le Fabriano artistico montre trop de faiblesses en mouillé sur mouillé pour ma façon de peindre, mais je le trouve vraiment très très bien. 

En résumé

Je prends quoi comme papier pour l’aquarelle si je veux juste faire un carnet de croquis ? J’ai envie pour le croquis de faire du crayon noir mais aussi des petites touches aquarelle. Pour ma part, je prends du papier mixed media ou aquarelle grain fin (avec vraiment un grain fin). Si ce sont juste des détails à l’aquarelle, je prends le Rougier et Plé multitechnique. 

Si je veux peindre en mouillé sur mouillé ? pour des fusions ? pour des superpositions de couleurs en couches transparentes sans réactiver celles du dessous (glacis)? Je prends le papier coton et minimum 300 g.

Si je veux m’exercer ou faire des brouillons : je prends du 300 grammes cellulose.

Si je peins plutôt des détails ou des mini aplats en une seule couche, si je fais de la colorisation, le cellulose marche très bien.

Conclusion

Voilà, j’espère cette version 2024 de mon article sur le papier vous sera utile et qu’elle pourra vous accompagner au fur et à mesure de l’évolution de votre pratique. J’ai essayé de condenser les informations vraiment indispensables pour les débutants, mais aussi des critères importants pour quand on veut évoluer dans notre pratique artistique et dans l’apprentissage des techniques d’aquarelle.

Cette évolution est pour moi liée à la qualité du papier, bien plus qu’à celle des pinceaux et de l’aquarelle. Et c’est une fabricante d’aquarelle qui vous le dit. Ceci étant dit, je reste quand même persuadée qu’une aquarelle extra fine est aussi importante qu’un bon pinceau à lavis qui retient bien l’eau ou qu’un bon pinceau précision… mais ma pratique a beaucoup plus évolué en changeant de papier qu’en changeant d’aquarelle !

Faites marcher le réseau et demandez aux copines ou à la communauté aquarelle si elles veulent bien vous envoyer un échantillon papier ! Ou même, demandez dans les magasins qui vendent des échantillons papier ou qui en offrent. Certaines marques ne sont pas disponibles dans tous les magasins de loisirs créatifs et beaux-arts. N’hésitez pas à fouiller dans différents magasins et même à vous adresser à des sites en ligne.

Si vous avez une copine aquarelliste à qui vous avez envie de partager cet article de blog, n’hésitez pas, qui sait, elle acceptera peut-être de tester avec vous un nouveau papier, et vous pourrez ainsi vous partager une grande feuille de papier Arches !

Publié le Laisser un commentaire

Aquarelle et texture (partie 1)

Intro

Bienvenue dans ce tutoriel pour débutants à l’aquarelle axé sur les textures (partie 1) ! Quand on vous dit « aquarelle », vous pensez peut-être « paysage délavé », « bouquets de fleurs » et « natures mortes ». C’est en effet une partie de ce qu’il est possible de réaliser avec ce médium. Mais il n’existe presque aucune limite. Même les bases et les règles de l’aquarelle peuvent être détournées et devenir moteur de créativité.

Vous avez déjà peut-être entendu ou lu  : « Ces 5 erreurs à ne surtout pas faire à l’aquarelle » ou « Les erreurs de débutants » ou encore « Comment ne plus faire d’auréoles à l’aquarelle »… Aujourd’hui je vous invite à laisser ces injonctions de côté et à lâcher la bride à la créativité !

Comme j’aime à le dire, le meilleur moyen de comprendre l’aquarelle est de s’exercer, sans pression, et avec le plaisir de la découverte du voyage des couleurs dans l’eau.

Si vous avez raté les autres tutoriels, je vous invite à les lire (ou à les découvrir sur ma chaîne Youtube) et à les pratiquer. Durant ces exercices nous avons vu les bases. Notamment j’explique comment bien rincer le pinceau et l’importance de mélanger la couleur et l’eau dans la palette et l’intérêt d’utiliser une palette de mélange. Néanmoins, les exercices d’aujourd’hui peuvent (presque) se réaliser sans avoir eu ces bases.  

Objectifs des exercices

Vous allez apprendre à : 

  1. Vous familiariser avec l’aquarelle
  2. Comprendre le jeu de l’eau et des couleurs/pigments
  3. Déjouer les règles
  4. Remobiliser des connaissances apprises dans 6 techniques pour faire un fond à l’aquarelle et dans 4 techniques de base à l’aquarelle pour débutants

Par ailleurs, vous peindrez ces exercices sur une feuille de papier aquarelle format A4. Une fois terminée, cette « planche » est facile à emporter avec vous et à ressortir en cas de besoin. Enfin, vous pouvez également les voir comme un moyen de vous dégourdir les pinceaux en toute simplicité.

Matériel nécessaire

Le matériel dont vous aurez besoin est le même que pour la partie 1 à quelques exceptions près…

  • Une couleur d’aquarelle (plutôt une couleur simple comme une couleur primaire)
  • Une feuille de papier pour l’aquarelle en cellulose format A4
  • Une petite cartonnette de papier à côté pour pouvoir tester les couleurs
  • Un pot d’eau propre et un pot d’eau de rinçage
  • Un pinceau  : si vous avez un pinceau à lavis, je vous invite à l’utiliser sinon vous faites avec le pinceau que vous avez.
  • Un deuxième pinceau qui ne craint pas d’être trempé dans du vinaigre ou de l’alcool
  • Deux mouchoirs : un pour essuyer le pinceau, un pour les exercices. 
  • Une palette de mélange
  • Un support plus grand que votre papier A4
  • Du ruban adhésif
  • Du sel fin
  • Du vinaigre blanc (quelques gouttes suffiront) ou jus de citron
  • De l’alcool à 70°C ou 90°C (quelques gouttes suffiront)
  • Une brosse à dent (usagée)

Vous allez voir que la plupart de ces exercices de texture se feront sur un fond de peinture en cours de séchage. Ainsi, prenez bien tout votre matériel à portée de main car il faudra souvent agir vite (avant que le papier ne soit sec). 

Pour commencer

Préparez le papier

  1. Prenez votre feuille A4 au format paysage et collez-la à un support (table, carton, planche de découpe) avec le ruban adhésif sur les 4 côtés. 
  2. Séparez votre feuille en 6 cases en mettant deux bandes de ruban adhésif à la verticale et une bande à l’horizontale. Pas besoin de mesurer, sauf si vous êtes perfectionniste. 
  3. Pensez à bien appuyer pour fixer le ruban adhésif sur le papier. 

Vous pourrez ainsi écrire par-dessus le ruban adhésif avec un stylo afin de noter le nom des exercices/techniques ou vos propres observations. 

Préparez votre couleur

Pour ces exercices il faut une seule couleur. Utilisez votre palette de mélange ou un petit contenant. Pour ces exercices, ne diluez pas trop votre couleur. Préparer suffisamment d’eau colorée malgré tout (maximum 1 cuillère à café). La méthode complète est indiquée dans le premier tutoriel, que vous ayez des tubes ou des godets d’aquarelle.

Tâches d’eau à l’aquarelle (1ère case, 2ème case et 3ème case) 

Consigne

Vous allez peindre trois fonds unis. Sur deux d’entre eux, nous agirons avant le séchage, sur l’autre nous attendrons qu’il soit bien sec. Vous aurez besoin de la brosse à dent pour le troisième fond.

Fond n°1

  1. Trempez le pinceau dans votre couleur (remuez pour mélanger l’eau et la couleur).
  2. Peignez votre papier en suivant le même mouvement du haut vers le bas, de la gauche vers la droite.
  3. Rincez le pinceau.
  4. Avant que cela ne sèche, trempez le pinceau dans l’eau propre et déposez quelques gouttes d’eau sur le fond.
  5. Laissez des zones peintes et observez le voyage de l’eau dans la couleur.
  6. Rincez le pinceau et séchez-le bien.

Fond n°2

  1. Trempez le pinceau dans votre couleur (remuez pour mélanger l’eau et la couleur).
  2. Peignez votre papier en suivant le même mouvement du haut vers le bas, de la gauche vers la droite. 
  3. Laissez sécher pour que tout soit bien sec. Le papier ne doit plus briller. Si vous avez un doute, attendez encore un peu. Le séchage dépend de votre papier mais cela peut prendre plusieurs minutes.
  4. Trempez le pinceau dans l’eau propre et déposez quelques gouttes d’eau sur le fond.
  5. Au bout de quelques minutes, déposez un mouchoir par-dessus les gouttes d’eau en appuyant bien sur le papier afin de récupérer l’excédent d’eau.
  6. Rincez le pinceau et séchez-le bien.

Fond n°3

  1. Trempez le pinceau dans votre couleur (remuez pour mélanger l’eau et la couleur).
  2. Peignez votre papier en suivant le même mouvement du haut vers le bas, de la gauche vers la droite.
  3. Rincez le pinceau.
  4. Avant que cela ne sèche, trempez la brosse à dent dans l’eau propre et frottez les poils imbibés d’eau en direction du papier (soyez précis afin de ne pas tout imbiber d’eau).

Observations

Voici l’une des erreurs les plus fréquentes à l’aquarelle : le surplus d’eau. Sauf qu’ici nous avons volontairement mis de l’eau, qui plus est, de l’eau propre. J’aime énormément cet effet qui peut apporter relief et texture selon la zone peinte et la quantité d’eau (petites touches d’eau ou grosses gouttes).

L’effet peut être très sympathique si le pinceau est chargé en eau colorée et que vous faites de toutes petites gouttes en tapotant légèrement le pinceau contre votre doigt ou contre un autre pinceau !

Le fond n°2, où l’aquarelle était déjà sèche avant de déposer l’eau, permet de se rendre compte que votre travail à l’aquarelle n’est pas permanent et qu’il est possible d’avoir encore une incidence sur ce qui était sec.

Enfin, avec le fond n°3 vous avez pu faire des petites gouttes ou des petites giclées plus détaillées. Cette technique peut être très sympathique avec de l’eau colorée ou avec une gouache blanche par exemple (ou une aquarelle opaque en général).

Accident ou acte volontaire, dans certains cas (il faut que le papier soit à peine humide), cela peut occasionner ce qu’on appelle des auréoles. Cela arrive quand l’eau repousse le pigment et que la couleur s’amasse sur les bords et donne une délimitation très visible. Cependant, quand cela est souhaité, cela peut donner beaucoup de charme à vos aquarelles !

Vous pouvez noter sur le ruban adhésif “auréoles/gouttes d’eau” sur lavis uni mouillé ou sur lavis uni sec.

Alcool et aquarelle (4ème case)

Consigne

Vous allez peindre un fond et rajouter quelques gouttes d’alcool par-dessus. Préparez une petite dose d’alcool à 70°C ou 90°C à portée de main. Quelques gouttes suffiront. Si vous avez une pipette n’hésitez pas à l’utiliser. Si vous utilisez un pinceau, prenez plutôt un vieux pinceau.

  1. Trempez le pinceau dans votre couleur (remuez pour mélanger l’eau et la couleur).
  2. Peignez votre papier en suivant le même mouvement du haut vers le bas, de la gauche vers la droite.
  3. Rincez le pinceau et séchez-le.
  4. Avant que cela ne sèche, déposer quelques gouttes d’alcool sur le fond uni.
  5. Laissez des zones peintes et observez les réactions de l’alcool dans l’aquarelle.
  6. Si vous avez utilisé le pinceau, rincez-le et séchez-le bien.

Observations

L’alcool crée de jolies effets sur de l’aquarelle en cours de séchage. Selon la couleur utilisée, la quantité d’eau et la dilution des pigments, les effets peuvent être très différents ! Voici un moyen de faire de la texture assez originale ! N’oubliez pas d’inscrire « lavis mouillé sur sec et alcool » sur le ruban adhésif.

Vinaigre et aquarelle (5ème case)

Consigne

Vous allez peindre un fond et rajouter quelques gouttes de vinaigre blanc par-dessus. Préparez une petite dose de vinaigre blanc à portée de main. Quelques gouttes suffiront. Si vous avez une pipette n’hésitez pas à l’utiliser. Si vous utilisez un pinceau, prenez plutôt un vieux pinceau.

  1. Trempez le pinceau dans votre couleur (remuez pour mélanger l’eau et la couleur).
  2. Peignez votre papier en suivant le même mouvement du haut vers le bas, de la gauche vers la droite.
  3. Rincez le pinceau et séchez-le.
  4. Avant que cela ne sèche, déposer quelques gouttes de vinaigre blanc sur le fond uni.
  5. Laissez des zones peintes et observez les réactions du vinaigre dans l’aquarelle.
  6. Si vous avez utilisé le pinceau, rincez-le et séchez-le bien.

Observations

Encore une fois, voici de jolis effets obtenus grâce à un ingrédient facile à trouver dans son placard ! Laissez votre créativité faire le reste et réutilisez cette technique pour faire des fonds originaux. N’oubliez pas d’inscrire « lavis mouillé sur sec et vinaigre blanc » sur le ruban adhésif.

Les effets du vinaigre peuvent apparaître à moyen/long terme et dépendent des pigments choisis, ainsi n’hésitez pas à tester cette technique avec d’autres couleurs.

L’effet du sel dans l’aquarelle (6ème case)

Consigne

Vous allez peindre un fond à l’aquarelle. Avant qu’il ne soit sec, vous y déposerez quelques grains de sel (fin). Pour cet exercice, la couleur doit être très concentrée !

  1. Trempez le pinceau dans votre couleur (remuez pour mélanger l’eau et la couleur) et égouttez-le.
  2. Peignez avec aussi peu d’eau que possible votre papier, en suivant le même mouvement du haut vers le bas, de la gauche vers la droite. Si vous avez mis trop d’eau, venez récupérer l’excédent avec un mouchoir ou la pointe du pinceau.
  3. Rincez le pinceau et séchez-le bien..
  4. Avant que cela ne sèche complètement (le papier doit encore briller légèrement), déposez quelques grains de sel fin : un par un et un petit tas de quelques grains.
  5. Laissez des zones peintes et, quand c’est bien sec (le sel prend vraiment du temps à sécher), observez le pouvoir du sel.

Observations

Le sel et l’aquarelle, c’est vraiment magique ! Cela demande un peu d’exercice pour avoir à la fois la bonne dose d’eau sur la papier et la bonne quantité de sel selon l’effet voulu. Vous avez dû obtenir des effets étoilés très jolis. Le gros sel ne donne pas les mêmes effets. Cela vaut le coup de tester les deux. Enfin, attention au séchage du sel, car il met vraiment très longtemps à sécher, surtout si votre papier est trop mouillé ou garde bien l’humidité (c’est le cas du coton).

N’oubliez pas d’inscrire « lavis mouillé sur sec et sel (sur papier encore humide/brillant) » sur le ruban adhésif.

Textures à l’aquarelle : fin de l’exercice et conclusion

Quand tout est sec, décollez votre feuille A4 de son support et rabattez le ruban adhésif vers l’arrière de la feuille. Vos notes resteront bien en place de cette façon et vous ne risquez pas de déchirer le papier.

Ce tutoriel aurait pu s’appeler « l’aquarelle rencontre les ingrédients du placard » ! J’espère que ces quelques effets de texture vous donneront des idées d’expérimentations et de futures aquarelles magiques.

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser en commentaires.

Besoin d’idées de sujets ? Pensez au challenge créatif comme les DTIYS (Draw this in your style). J’en ai justement publié un pour le mois de mai sur Instagram pour fêter l’anniversaire de la Palette de la Merlette ! Par ailleurs, durant les mois d’été je proposerai des challenges créatifs. N’hésitez pas à vous abonner à l’infolettre pour vous tenir au courant.

Publié le Laisser un commentaire

6 techniques pour faire un fond à l’aquarelle

Intro

Vous débutez à l’aquarelle et vous avez envie de faire quelques exercices simples et ludiques, vous êtes au bon endroit. Avec les tutos de la Merlette, l’idée est d’apprendre des techniques facilement, même si vous ne savez pas dessiner. Aujourd’hui, nous allons voir, en pas-à-pas, six techniques pour peindre un fond à l’aquarelle !

Le meilleur moyen de comprendre l’aquarelle est de s’exercer, sans pression et avec le plaisir de la découverte du voyage des couleurs dans l’eau.

Si vous n’avez pas encore lu l’article 4 techniques de base à l’aquarelle pour débutants, je vous invite à vous familiariser avec les détails et astuces donnés durant ce premier tutoriel. Notamment j’explique comment bien rincer le pinceau et l’importance de mélanger la couleur et l’eau dans la palette et l’intérêt d’utiliser une palette de mélange. De plus, nous avons abordé des techniques que nous allons réutiliser durant ces exercices.

Et si vous le souhaitez, une version vidéo est disponible juste ci-dessous :

Objectifs des exercices

Vous allez apprendre à :

  • Vous familiariser avec l’aquarelle et le geste du pinceau
  • Remobiliser des connaissances apprises dans le premier tutoriel débutant cité plus haut.

Par ailleurs, vous peindrez ces exercices sur une feuille de papier aquarelle format A4. Une fois terminée, cette « planche » est facile à emporter avec vous et à ressortir en cas de besoin. Enfin, vous pouvez également le voir comme un moyen de vous dégourdir les pinceaux en toute simplicité.

Exercices pour débutants aquarelle lavis glacis techniques

Matériel nécessaire


Le matériel dont vous aurez besoin est le même que dans 4 techniques de base à l’aquarelle pour débutants.

  • Deux couleurs d’aquarelle (plutôt des couleurs simples comme des primaires)
  • Deux petits contenants ou une palette de mélange
  • Un pinceau pour l’aquarelle (de préférence un pinceau à lavis)
  • Deux pots d’eau (eau propre et eau de rinçage)
  • Un mouchoir (en papier ou une chiffonnette en tissu)
  • Du papier aquarelle format A4 (le cellulose convient très bien)
  • Un support plus grand que votre papier A4
  • Du ruban adhésif

Pour commencer

Préparez le papier

  1. Prenez votre feuille en A4 au format paysage et collez-la à un support (table, carton, planche de découpe) avec le ruban adhésif sur les 4 côtés.
  2. Séparez votre feuille en 6 cases en mettant deux bandes de ruban adhésif à la verticale et une bande à l’horizontale. Pas besoin de mesurer, sauf si vous êtes perfectionniste.
  3. Pensez à bien appuyer pour fixer le ruban adhésif sur le papier.
Préparation du papier pour exercices à l'aquarelle pour débutants

Vous pourrez ainsi écrire par-dessus le ruban adhésif avec un stylo afin de noter le nom des exercices/techniques ou des petites notes d’observation.

Préparez vos deux couleurs séparément

Préparez deux couleurs séparées sur une palette de mélange ou dans deux petits contenants. Pour ces exercices, ne diluez pas trop votre couleur. Préparez suffisamment d’eau colorée malgré tout (environ 1 cuillères à café, mais pa plus). La méthode complète est indiquée dans le premier tutoriel, que vous ayez des tubes ou des godets d’aquarelle.

À propos du pinceau

J’ai recommandé l’utilisation d’un pinceau à lavis car nous avons besoin pour ces exercices d’un pinceau qui sait garder une bonne quantité d’eau/ d’eau colorée. Cependant, si le terme ne vous est pas familier, contentez-vous de faire les exercices avec ce que vous avez. Je précise également qu’un ratio taille de pinceau/taille du papier existe pour les exercices qui vont suivre. Si vous êtes grand débutant, notez cette information dans un coin de votre tête. Quand vous chercherez à vous améliorer, cette piste sera intéressante à explorer.

Pinceau à lavis explications débutants

Un fond uni (1ère case et 2ème case)

Consigne

Vous allez peindre deux fonds unis (ou uniformes) à l’aquarelle de deux manières différentes. Si vous avez déjà fait le premier tutoriel, vous allez vite comprendre de quoi il s’agit.

Exercice du lavis uniforme pour débutants à l'aquarelle

Fond n°1

  1. Mouillez uniformément toute la case avec votre pinceau chargé d’eau propre. Partez du haut et jusqu’en bas, de la gauche vers la droite et inversement (cela sera un premier entraînement au mouvement qui va suivre et permettre de faire un aplat d’eau le plus uniforme possible). Si vous avez besoin de reprendre de l’eau propre en cours de route, n’hésitez pas pour que ce soit bien uniforme.
  2. Vérifiez que le papier brille sans surplus d’eau. Si vous avez mis trop d’eau, venez récupérer l’excédent avec le bout du mouchoir.
  3. Séchez le pinceau.
  4. Trempez le pinceau dans votre couleur (comme expliqué dans le tutoriel précédent, remuez pour mélanger l’eau et la couleur).
  5. Sans égoutter le pinceau, peignez par-dessus le papier mouillé en suivant le même mouvement du haut vers le bas, de la gauche vers la droite et inversement.
  6. Rincez le pinceau et séchez-le bien.
Lavis uniforme mouillé sur sec pour débutants à l'aquarelle

Fond N° 2

  1. Trempez le pinceau dans votre couleur (remuez pour mélanger l’eau et la couleur).
  2. Peignez votre papier en suivant le même mouvement du haut vers le bas, de la gauche vers la droite.
  3. Il faut étirer la couleur et non pas laisser trop d’eau en haut. Si vous avez trop d’eau colorée en haut et pas assez en bas, reprenez de la couleur et recommencez rapidement avant que le papier ne sèche.
  4. Si vous avez un surplus d’eau colorée, vous pouvez récupérer l’excédent de cette manière :
    • Séchez le pinceau.
    • Relevez légèrement votre support et le papier à la verticale pour que toute l’eau s’amasse en bas de la case
    • Déposez la pointe du pinceau sur l’amas d’eau et laissez le pinceau « aspirer » l’eau.
  5. Séchez le pinceau et recommencez autant de fois que nécessaire.

Cette technique, à force d’être pratiquée, peut permettre de récupérer les excédents d’eau sur le papier sans trop altérer la couleur. En effet, avec le mouchoir il est plus difficile de ne pas laisser de trace et d’enlever la couleur.

Observations

Avez-vous remarqué une différence pendant que vous peignez et dans le résultat ? Est-ce qu’un des deux fonds est plus uniforme que l’autre ? Est-ce qu’il y en a un plus clair que l’autre ou sont-ils aussi vifs l’un que l’autre ? Est-ce qu’il y en a un avec moins de traces de pinceaux ?

Est-ce que vous avez remarqué que la couleur semble s’étaler plus vite quand le fond est mouillé ? C’est normal, l’eau sert à faire voyager la couleur !

Pendant que le fond mouillé continue de sécher, comparez-le avec celui déjà sec. Votre couleur est-elle aussi puissante mouillée que sèche ? La réponse est non : l’aquarelle a cette particularité que la couleur perd en saturation (plus ou moins) pendant le séchage. C’est un aspect important à prendre en compte quand on cherche à obtenir un résultat plus ou moins vif.

Observez à quelle vitesse votre papier sèche. Vous avez découvert un paramètre important à l’aquarelle : le temps. Pour faire un fond bien uni, il faut être assez rapide !

Vous venez d’apprendre à faire un lavis uniforme avec la technique mouillé sur mouillé puis un lavis avec la technique mouillé sur sec. Notez-vous cela sur le ruban adhésif !

Aller plus loin

  • Refaites cet exercice autant de fois que souhaité pour apprendre à faire des lavis bien uniformes.
  • Faites cet exercice dans une forme simple (un cercle) sans dépasser et en cherchant à obtenir un joli lavis bien uniforme.
  • Refaites l’exercice avec différents papiers.
  • Faites cet exercice avec différents pinceaux et notez la différence d’action. Si vous êtes déjà équipé(e) d’un pinceau à lavis, armez-vous de celui-ci et d’un pinceau de précision de même taille par exemple.

Un fond dégradé (3ème case et 4ème case)

Consigne

Même exercice que plus haut mais on complexifie légèrement : deux couleurs vont se rencontrer au milieu. Pas de pression pour cet exercice : il faut être rapide mais si le résultat obtenu n’est pas parfait, ayez de l’indulgence avec vous-même ! Après tout, c’est en forgeant qu’on devient forgeron !

Lavis panaché en mouillé sur mouillé, dégradé deux couleurs

Dégradé n°1

  1. Mouillez uniformément toute la case avec votre pinceau chargé d’eau propre. Partez du haut jusqu’en bas, de la gauche vers la droite et inversement (cela sera un premier entraînement au mouvement qui va suivre et permettre de faire un aplat d’eau le plus uniforme possible). Si vous avez besoin de reprendre de l’eau propre en cours de route, n’hésitez pas pour que ce soit bien uniforme.
  2. Vérifiez que le papier brille sans surplus d’eau. Si vous avez mis trop d’eau, venez récupérer l’excédent avec le bout du mouchoir.
  3. Séchez le pinceau.
  4. Trempez le pinceau dans votre couleur (remuez pour mélanger l’eau et la couleur).
  5. Sans égoutter le pinceau, peignez par-dessus le papier mouillé en suivant le même mouvement du haut vers le bas, de la gauche vers la droite et inversement sur une première moitié de la case.
  6. Rincez le pinceau et séchez-le bien. Agissez rapidement pour ne laisser sécher ni votre première moitié colorée ni le fond mouillé à l’eau propre.
  7. Trempez le pinceau dans votre deuxième couleur (remuez pour mélanger l’eau et la couleur).
  8. Sans égoutter le pinceau, peignez par-dessus le papier mouillé en partant du bas. Suivez le même mouvement : de la gauche vers la droite et inversement.
  9. Quand vous êtes au milieu de la case, mélangez les deux couleurs sur le papier.
Lavis dégradé de deux couleurs pour débutants, lavis panaché

Dégradé n°2

  1. Trempez le pinceau dans votre couleur (remuez pour mélanger l’eau et la couleur).
  2. Sans égoutter le pinceau, peignez en suivant le même mouvement du haut vers le bas, de la gauche vers la droite et inversement sur une première moitié de la case.
  3. Rincez le pinceau et séchez-le bien. Agissez rapidement pour ne pas laisser sécher votre première moitié colorée.
  4. Trempez le pinceau dans votre deuxième couleur (remuez pour mélanger l’eau et la couleur).
  5. Peignez en partant du bas. Suivez le même mouvement : de la gauche vers la droite et inversement.
  6. Quand vous êtes au milieu de la case, mélangez les deux couleurs sur le papier en repassant le pinceau plusieurs fois.

Observations

Vous pouvez mélanger les couleurs sur le papier ! En effet, les mix de couleurs à l’aquarelle ce n’est pas que dans la palette.

Quel est le dégradé le plus facile à faire selon vous ? Lequel est le plus harmonieux ? Quel mélange a été le plus facile à faire ?

Peut-être n’avez-vous pas été assez rapide. Dans le cas du dégradé n°1, le papier mouillé a-t-il fini par sécher avant d’avoir pu peindre par-dessus ? Dans le cas du dégradé n°2, la rencontre entre les deux couleurs sur le papier est-elle trop démarquée ? Si c’est le cas, tentez de nouveau l’expérience !

Vous verrez que selon la qualité de votre papier, vous obtenez plus ou moins de jolis effets. De surcroît, tout n’est pas une question de rapidité. Certains papiers sèchent trop rapidement et ne se prêtent pas à la technique. Avec l’expérience vous le verrez. Pour plus d’informations à ce sujet, je vous recommande la lecture de l’article Quel est le meilleur papier aquarelle ?

Vous pouvez aussi observer la résistance de votre papier : jusqu’à quel point vous pouvez faire un mélange ? Certains papiers, de moins bonne qualité, ne supporteront pas que le pinceau repasse plusieurs fois sur la même zone.

Vous venez d’expérimenter le lavis panaché en mouillé sur mouillé puis en mouillé sur sec. N’hésitez pas à noter ces informations sous les cases correspondantes ainsi que vos éventuelles observations.

Aller plus loin

  • Refaites cet exercice en partant de la couleur la moins diluée possible. Pour ce faire, vous trempez directement votre pinceau mouillé dans le godet légèrement humidifié.
  • Vous pouvez se faire rejoindre de façon plus ou moins harmonieuse les couleurs. Par exemple, vous pouvez les mélanger sur le papier ou au contraire les faire se rencontrer et laisser agir les couleurs. Cela est surtout valable dans le cas du dégradé en mouillé sur mouillé.
  • Vous pouvez faire le même exercice avec plusieurs couleurs en repartant depuis la précédente avec la nouvelle par exemple.

Éclaircir un fond (5ème case)

Consigne

Vous allez faire un lavis dégradé en partant d’une couleur concentrée et en allant vers le blanc du papier. Cette fois-ci à la moitié du papier, vous rincez votre pinceau et vous continuez avec de l’eau propre !

Lavis éclairci ou lavis dégradé à l'aquarelle pour débutants
  1. Trempez le pinceau dans votre couleur (remuez pour mélanger l’eau et la couleur).
  2. Sans égoutter le pinceau, peignez en suivant le même mouvement du haut vers le bas, de la gauche vers la droite et inversement sur une première moitié de la case.
  3. Trempez le pinceau dans l’eau propre et égouttez-le légèrement (avec la technique vue durant l’exercice de dilution).
  4. Repartez depuis la dernière « ligne » pour étirer votre couleur.
  5. Peignez une ou deux lignes.
  6. Trempez le pinceau dans l’eau propre et égouttez-le légèrement.
  7. Repartez depuis la dernière « ligne » et étirez de nouveau votre couleur.
  8. Faites ainsi de suite jusqu’à diluer totalement votre couleur. Vous allez presque retrouver le blanc du papier.
  9. Si les démarcations sont trop visibles et que le papier n’est pas sec, repassez un pinceau propre, égoutté, une dernière fois, de bas en haut pour « effacer » les traces de pinceau.

Observations

Regardez comment l’eau propre vient « étirer » votre couleur vers du plus clair. Est-ce que la couleur s’étire beaucoup ?

Est-il possible d’étirer la couleur de manière contrôlée (en faisant un dégradé propre plutôt qu’un mélange eau/couleur diffus) ?

Est-ce difficile de conserver la première moitié bien colorée ?

Dans cet exercice il faut bien gérer la quantité d’eau sur le pinceau pour ne pas en répandre dans l’aplat de la couleur. L’intérêt d’égoutter le pinceau avant de le reposer sur le papier est justement de contrôler les conséquences d’un surplus d’eau. D’ailleurs, peut-être avez-vous des auréoles au lieu d’un lavis éclairci bien uniforme ? Cela serait normal pour une première fois !

Nous aborderons la quantité d’eau dans la suite de ces tutoriels. Si vous souhaitez savoir quand il sera publié, n’hésitez pas à vous inscrire à l’infolettre de la Merlette (la newsletter).

Notez bien l’exercice que nous venons de faire : lavis dégradé (que j’appelle lavis éclairci) avec la technique mouillé sur sec.

Aller plus loin

  • Tentez avec d’autres couleurs et observez comment chacune s’étale. Y a-t-il des couleurs plus faciles à diluer que d’autres ?
  • Vous venez de faire un dégradé avec la technique mouillé sur sec. Vous pouvez également faire cet exercice avec la technique du mouillé sur mouillé.

Superposer un glacis (6ème case)

Consigne

Vous allez peindre des petits détails en mouillé sur sec puis vous allez faire un fond par-dessus.

Première phase exercice du glacis à l'aquarelle pour débutants
  1. Trempez le pinceau dans votre première couleur (remuez pour mélanger l’eau et la couleur) et égouttez-le pour ne pas avoir trop d’eau colorée sur le pinceau.
  2. Peignez quelques motifs très simples (cercle, fleurs, cœur).
  3. Laissez sécher pour que tout soit bien sec. Le papier ne doit plus briller. Si vous avez un doute, attendez encore un peu. Le séchage dépend de votre papier mais cela peut prendre plusieurs minutes.
  4. Trempez le pinceau dans votre deuxième couleur (remuez pour mélanger l’eau et la couleur). Il faut qu’elle soit bien diluée (pas trop concentrée). Ainsi, n’hésitez pas à rajouter de l’eau à votre jus coloré.
  5. Peignez votre papier, par-dessus les motifs, en suivant le même mouvement du haut vers le bas, de la gauche vers la droite. Ce geste doit se faire en un passage et assez rapidement afin de ne pas « réactiver » les motifs en-dessous.
  6. Quand c’est sec, trempez le pinceau dans la deuxième couleur.
  7. Rincez bien votre pinceau et séchez-le.
Deuxième phase exercice du glacis à l'aquarelle pour débutants

Observations

Voilà un exercice que vous avez déjà vu durant le premier tutoriel. Nous avons fait de la superposition et joué avec la transparence de l’aquarelle.

Cette fois-ci nous avons superposé une couche d’aquarelle diluée par-dessus des motifs déjà peints. Cette technique, appelée glacis, permet de donner une teinte aux motifs déjà peints. Le résultat est différent d’une aquarelle peinte avec le mélange des deux couleurs. La rapidité n’est pas au rendez-vous car il a fallu attendre que la première couche soit bien sèche. Cependant, pour superposer la couche appelée glacis, il a fallu être rapide afin de ne pas trop “mouiller” le premier motif.

Vous avez sûrement remarqué, quoique cela dépend des couleurs/pigments utilisé(e)s, que les motifs peints en premier ont pu se “réactiver”, “baver” ou “s’estomper”. L’aquarelle est une technique qui permet en effet de retravailler ce qui a déjà été peint (dans une moindre mesure mais nous en reparlerons plus tard).

Observez comment les couleurs se superposent et quelle couleur vous avez obtenue. Pensez à vous noter ce que vous avez réalisé : motifs et fond uni mouillé sur sec avec superposition avec telle et telle couleur (glacis). Imaginez comment vous pourriez réutiliser cette technique pour des aquarelles plus poussées.

Astuce : Dans ces exercices je ne vous recommande pas d’accélérer le séchage avec un sèche-cheveux. Voici pourquoi : le sèche-cheveux (à moins qu’il ne soit muni d’un séchage à froid) abîme le papier et peut entraîner des réactions inattendues (papier qui ne prend plus les couleurs, couleurs qui sèchent bizarrement, couleur qui perd en saturation ou « cuit » et brunit). Par ailleurs, je comprends bien pourquoi, malgré ces conséquences décrites plus haut, vous pourriez être tenté de l’utiliser pour ces exercices. Pourtant, vous passeriez à côté d’un savoir important : la gestion du temps. Il ne suffit pas de sécher, il faut « laisser sécher » pour apprendre en combien de temps le papier sèche complètement selon telle ou telle technique, pour comprendre qu’il existe différents stades d’humidité sur le papier (très mouillé à juste brillant/humide). Je vous invite donc à apprendre la patience car non seulement cela se verra sur vos aquarelles mais en plus vous apprendrez beaucoup de votre pratique.

Aller plus loin

  • Faites l’exercice sans attendre que le papier soit sec pour vous faire un comparatif.
  • Faites l’exercice avec d’autres couleurs. Regardez ce que vous obtenez et notez les associations que vous aimez bien.

Les fonds à l’aquarelle : fin de l’exercice et conclusion

Quand tout est sec, décollez votre feuille A4 de son support et rabattez le ruban adhésif vers l’arrière de la feuille. Vos notes resteront bien en place de cette façon et vous ne risquez pas de déchirer le papier.

Conclusions des conseils pour lavis et glacis à l'aquarelle pour débutants

Avec ces quelques exercices, sans avoir la prétention de faire une œuvre d’art et sans la pression de gâcher du papier (l’objectif étant de se faire une planche d’exercices et de mémos), vous avez appris à faire des fonds appelés aussi « lavis » à l’aquarelle. Lavis uni, lavis dégradé, lavis monochrome et même un glacis ! Vous avez remobiliser plusieurs techniques vues durant l’article 4 techniques de base à l’aquarelle pour débutants : mouillé sur mouillé, mouillé sur sec, superposition, dilution… Vous avez encore une fois vu que le temps est un critère important à l’aquarelle : être rapide afin d’exécuter un mouvement du pinceau ou être patient et attendre que l’aquarelle sèche avant d’entamer la suite.

Je me répète mais l’aboutissement de cette série d’exercices serait de les utiliser pour peindre des thèmes qui vous plaisent. Vous pouvez également apprendre à mélanger ces techniques en restant sur des formes simples.

N’hésitez pas à jouer avec vos couleurs et à en découvrir les propriétés en faisant ces exercices.

Dans les prochains tutoriels nous verrons les textures, le blanc à l’aquarelle puis le dosage de l’eau. En attendant, si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser en commentaires. Toutes remarques pour améliorer ces exercices sont les bienvenues également ! Si un jour vous souhaitez perfectionner vos lavis, il existe de bons tutoriels vidéo que je peux vous recommander.

Besoin d’idées de sujets ? Pensez au challenge créatif comme les DTIYS (Draw this in your style). J’en ai justement publié un pour le mois de mai sur Instagram pour fêter l’anniversaire de la Palette de la Merlette ! Par ailleurs, durant les mois d’été je proposerai des challenges créatifs. N’hésitez pas à vous abonner à l’infolettre pour vous tenir au courant.

Publié le Laisser un commentaire

4 techniques de base à l’aquarelle pour débutants

Intro

Si vous êtes débutant(e) à l’aquarelle, que vous avez envie de vous entraîner avec des techniques simples et que vous ne savez pas spécialement dessiner, vous êtes au bon endroit ! Le meilleur moyen de comprendre l’aquarelle est de s’exercer, sans pression et avec le plaisir de la découverte du voyage des couleurs dans l’eau.

Pour ne pas faire trop long, j’ai scindé les exercices en 4 parties et aujourd’hui nous allons démarrer avec la première ! Et si vous le souhaitez, une version vidéo est disponible juste ci-dessous :

Objectifs des exercices

Les exercices seront regroupés sur une feuille de papier A4, facile à emporter et à réutiliser. Ils vont vous permettre de :

  1. Vous familiariser avec l’aquarelle, le geste du pinceau, la compréhension de quelques techniques de base.
  2. Vous faire un aide-mémoire facile à ressortir en cas de besoin.
  3. Quand vous aurez envie de vous dégourdir les pinceaux et que vous n’aurez pas d’idées, vous pourrez venir piocher dans ces planches ou refaire les exercices.
Les exercices pour débutants à l'aquarelle

Matériel nécessaire

  • Deux couleurs d’aquarelle
  • Deux petits contenants ou une palette de mélange
  • Un pinceau pour l’aquarelle
  • Deux pots d’eau
  • Un mouchoir (en papier ou une chiffonnette en tissu)
  • Du papier aquarelle format A4 
  • Un support plus grand que votre papier A4
  • Du ruban adhésif
Matériel pour techniques débutants aquarelle

Détails  : 

  • Quel que soit votre matériel de départ prenez deux couleurs qui vous plaisent et de préférence des couleurs simples (des couleurs primaires) : du jaune, du rouge, du bleu ou du rose.
  • Deux couleurs suffisent pour ces exercices. Cela vous permet d’observer le comportement de cette couleur dans différentes conditions. Deux petits contenants pour diluer l’aquarelle : des petits pots, une palette pour l’aquarelle, deux petits verres, deux coquillages, ce qui vous passe sous la main ! Utiliser une palette de mélange ou des contenants vous évitera de faire du gâchis d’aquarelle (on en prend souvent trop depuis le godet). 
  • Deux pots d’eau  : un pour rincer le pinceau (eau de rinçage) et un pour mouiller le pinceau (eau propre). 
  • Un mouchoir en papier ou une lingette de tissu pour sécher et essuyer le pinceau. Il suffit de le poser sur le mouchoir pour que l’excédent d’eau ou de peinture soit absorbé. 
  • Du papier 300 g : pour ces exercices nous allons travailler sur du papier aquarelle basique (le papier cellulose convient très bien). Je vous invite à lire cet article quand vous aurez envie d’en savoir plus sur les meilleurs papiers pour l’aquarelle.

Rincer votre pinceau : vous le trempez dans le pot d’eau de rinçage en le secouant très vivement pour que la peinture s’en détache (trempez uniquement la partie en métal appelée « virole« ). Vous l’essuyez ensuite sur votre mouchoir pour vérifier qu’il est bien propre. Si ce n’est pas le cas, vous recommencez. Vous pouvez changer l’eau de rinçage si elle devient trop foncée.

Pour commencer

Préparez le papier

Coller le papier aquarelle pour débuter le tutoriel
  1. Prenez votre feuille en A4 au format paysage et collez-la à un support (table, carton, planche de découpe) avec le ruban adhésif sur les 4 côtés. 
  2. Séparez votre feuille en 4 cases en mettant une bande de ruban à la verticale et une bande à l’horizontale. Pas besoin de mesurer, sauf si vous êtes perfectionniste. 
  3. Pensez à bien appuyer pour fixer le ruban adhésif sur le papier. 

Vous pourrez ainsi écrire par-dessus le ruban adhésif avec un stylo et noter le nom des exercices/techniques ou des petites notes d’observation. 

Préparez vos deux couleurs séparément

Préparer vos deux couleurs d'aquarelle

Si vous avez des tubes d’aquarelle

  1. Vous déposez une noisette des deux couleurs sur votre palette ou chacune dans un contenant.
  2. Diluez chacune avec un peu d’eau propre (l’équivalent d’une cuillère à soupe devrait suffire).

Rincez bien le pinceau entre chaque couleur (le rinçage du pinceau est expliqué dans le détail du matériel).

Durant les exercices, à chaque fois que vous viendrez piocher de la couleur, pensez à mélanger de nouveau l’eau et la couleur.

Si vous avez des godets d’aquarelle

  1. Vous déposez deux à trois gouttes d’eau sur les deux godets de couleur avec votre pinceau. 
  2. Laissez agir 30 secondes pour que l’eau humidifie l’aquarelle. 
  3. Mettez l’équivalent d’une cuillère à soupe d’eau propre dans chaque contenant dans lequel vous viendrez piocher votre couleur (deux couleurs = deux contenants distincts).
  4. Quand la peinture est récupérable, vous venez la « prendre » avec votre pinceau (en frottant doucement)
  5. Vous la déposez dans l’eau propre d’un des deux contenants en mélangeant. 
  6. Vous répétez jusqu’à avoir obtenu une eau assez colorée (faites un test sur un bout de papier si vous avez un doute).

Faites cette opération pour les deux couleurs. Rincez bien le pinceau entre chaque couleur (le rinçage du pinceau est expliqué dans le détail du matériel). Durant les exercices, à chaque fois que vous viendrez piocher de la couleur, pensez à mélanger de nouveau l’eau et la couleur.

Pour mon exemple je vais prendre rose Brighid et jaune Khors.

Peindre quatre formes simples (1ère case)

Consigne

Vous allez dessiner quatre formes dans la même case l’une après l’autre. 

Premier exercice techniques d'aquarelle

Forme 1

  1. Choisissez une forme avec laquelle vous êtes à l’aise (un rond ou un cœur, etc.) 
  2. Trempez le pinceau dans votre couleur (comme expliqué plus haut, touiller pour mélanger l’eau et la couleur).
  3. Sans égoutter le pinceau, peignez cette forme en haut à gauche (laissez la place pour 3 autres formes similaires)
  4. Rincez bien votre pinceau et séchez-le.

 Forme 2

  1. Prenez un peu d’eau propre en trempant le pinceau dans le pot d’eau propre.
  2. « Peignez » maintenant la même forme à côté de la première avec de l’eau propre (oui juste avec de l’eau !) en haut à droite.
  3. Séchez le pinceau (il est déjà propre, pas besoin de rincer).
  4. Prenez votre couleur (pensez à touiller !) sans égoutter le pinceau
  5. Remplissez votre forme avec la couleur sans dépasser.
  6. Rincez bien votre pinceau. Séchez le pinceau.

Forme 3

  1. Prenez votre couleur (n’oubliez pas de mélanger).
  2. Vous allez égoutter le pinceau pour qu’il soit le moins chargé en eau colorée. Pour ce faire, frottez doucement les poils contre le rebord de votre contenant plusieurs fois.
  3. Peignez votre forme en bas à gauche.
  4. Si besoin de recharger le pinceau, faites-le mais pensez bien à l’égoutter de nouveau.
  5. Rincez bien votre pinceau. Séchez le pinceau.

Forme 4

  1. Prenez un peu d’eau propre en trempant le pinceau dans le pot d’eau propre.
  2. « Peignez » la forme avec de l’eau propre en bas à droite.
  3. Séchez le pinceau.
  4. Prenez votre couleur (n’oubliez pas de mélanger).
  5. Vous allez égoutter le pinceau pour qu’il soit le moins chargé en eau colorée. Pour ce faire, frottez doucement les poils contre le rebord de votre contenant plusieurs fois.
  6. Peignez votre forme par-dessus la zone mouillée. Si besoin de recharger le pinceau, faites-le mais pensez bien à l’égoutter de nouveau.
  7. Rincez bien votre pinceau. Séchez-le.

Observations 

Est-ce que le pinceau est facile à manier ? Est-ce que c’est comme dessiner avec un crayon ? Est-ce qu’une des techniques a été plus difficile à manier pour vous ?

Quelle forme a les contours les plus nets et les plus précis ? Est-ce que votre couleur est aussi uniforme et vive avec toutes ces techniques ? Certainement, les deux premiers ronds sont plus vifs mais ils ont également mis plus de temps à sécher. Le pinceau chargé et non égoutté contient donc plus de couleur et aussi plus d’eau.

A votre avis, quelle méthode vous permet de faire des détails ? 

Vous pouvez avoir moins de contrôle quand vous utilisez d’abord de l’eau pour faire des formes bien précises. C’est normal !

Vous venez de rencontrer les 4 techniques principales de l’aquarelle. Dans l’ordre vous avez expérimenté le mouillé sur sec, le mouillé sur mouillé, le sec sur sec et le sec sur mouillé. Vous pouvez noter le nom des techniques sur le ruban adhésif en-dessous de la première case ou de chaque forme.

Aller plus loin

  • Faites l’exercice aussi souvent que possible et avec différentes couleurs pour comprendre le mouvement du pinceau et de la main et être à l’aise. 
  • Tentez l’exercice avec plusieurs types de forme.

Tâches dans l’eau (2ème case)

Consigne

Vous allez peindre toute la case de manière à faire des tâches colorées avec vos deux couleurs.

Deuxième exercice fusions à l'aquarelle
  1. Mouillez uniformément toute la case avec votre pinceau imbibé d’eau propre. Resservez-vous en eau si besoin.
  2. Prenez d’abord votre couleur n°1 (en pensant bien à mélanger la couleur dans le contenant).
  3. Déposez des gouttes de cette couleur en posant doucement le pinceau sur le papier mouillé. Faites des tâches éparses en laissant des zones blanches.
  4. Rincez le pinceau, séchez-le.
  5. Prenez d’abord votre couleur n°2 (en pensant bien à mélanger la couleur dans le contenant).
  6. Déposez des gouttes de cette couleur en posant doucement le pinceau sur le papier mouillé. Faites des tâches éparses en laissant des zones blanches. Pensez à faire des tâches par-dessus les tâches de la première couleur.
  7. Rincez le pinceau, séchez-le.

Observations 

Observez de quelle manière les couleurs se répandent sur le papier. Comment les couleurs vont plus loin que là où vous avez posé le pinceau. Prenez le temps de comprendre que la couleur voyage dans l’eau. L’eau permet à l’aquarelle de se diffuser sur toute la zone mouillée. Regardez comment les couleurs interagissent.

Vous venez de faire des « fusions » avec la technique mouillé sur mouillé ! Notez-le sur le ruban adhésif sous la case correspondante ainsi que vos éventuelles observations sur le comportement des couleurs.

Aller plus loin

  • Faites des formes avec les couleurs : au lieu de déposer des gouttes, faites des lignes ou des vagues, ou des formes.Regardez si vous parvenez à garder une forme précise ou non.
  • Testez avec d’autres couleurs.

Diluer une couleur (3ème case)

Consigne

Vous allez faire des traces de couleurs de la plus concentrée à la plus claire/transparente.

Troisième exercice de dilution de l'aquarelle
  1. Prenez votre couleur bien concentrée (en pensant à bien mélanger dans le contenant au cas où la couleur a décanté).
  2. N’égouttez pas le pinceau.
  3. Faites un premier trait au pinceau (un peu large) en partant de la gauche.
  4. Ne rincez pas le pinceau mais trempez-le à la verticale et doucement dans le pot d’eau de rinçage. Surtout, ne le secouez pas !
  5. Puis égouttez une fois le pinceau sur le rebord, juste de quoi enlever le surplus d’eau.
  6. Peignez un deuxième trait à côté du premier. Et on recommence :
  7. Ne rincez pas le pinceau mais trempez-le à la verticale et doucement dans le pot d’eau de rinçage. Surtout, ne le secouez pas !
  8. Puis égouttez une fois le pinceau sur le rebord, juste de quoi enlever le surplus d’eau.
  9. Peignez un troisième trait à côté du deuxième.
  10. Continuez jusqu’à ce que votre trait soit quasiment transparent.

Observation

L’aquarelle c’est un médium de transparence et apprendre à doser la couleur (et donc l’eau) est important. Ce petit geste de simplement égoutter le pinceau sans le rincer est une bonne façon de diluer votre couleur. Vous pouvez ainsi observer que votre couleur donne une large gamme de nuances.

N’hésitez pas à refaire l’exercice en diluant le plus longtemps possible une couleur. Notez que certaines couleurs, peu pigmentées de base, vont se diluer plus rapidement que d’autres.

Pensez à noter sur votre ruban adhésif ce que vous avez fait comme exercice : la dilution d’une couleur à l’aquarelle.

Aller plus loin

  • Faites l’exercice avec une autre couleur puis une autre puis une autre, etc. Regardez ce que vous obtenez. 
  • Une fois que vous aurez maîtrisé l dosage de votre couleur, 

Superposer les couches (4ème case)

Consigne

Vous allez faire deux ronds qui se superposent partiellement (comme durant une éclipse au moment où les deux astres commencent à se séparer dans le ciel). Vous allez utiliser la technique du mouillé sur sec.

Quatrième exercice de superposition de deux couches d'aquarelle
  1. Trempez le pinceau dans votre couleur (comme expliqué plus haut, touiller pour mélanger l’eau et la couleur).
  2. Sans égoutter le pinceau, peignez un premier rond (laissez la place pour le 2ème).
  3. Rincez bien votre pinceau et séchez-le.
  4. Laissez sécher jusqu’à ce que le papier ne brille plus du tout et que le papier ne gondole plus. Si vous avez un doute, attendez encore un peu. Le séchage dépend de votre papier mais cela peut prendre plusieurs minutes.
  5. Quand c’est bien sec, trempez le pinceau dans votre couleur (comme expliqué plus haut, touiller pour mélanger l’eau et la couleur).
  6. Sans égoutter le pinceau, peignez un deuxième rond à cheval sur le premier. Ils se chevauchent mais ne sont pas entièrement superposés.
  7. Rincez bien votre pinceau et séchez-le.

Observation

Voilà votre premier exercice où la rapidité n’est pas de mise. Au contraire, vous apprenez à « laisser sécher ». Et dans « laisser sécher » il y a « laisser ». L’aquarelle c’est aussi de la patience !

Regardez comment les ronds se superposent et comment votre couleur est plus vive/renforcée/saturée/forte là où les cercles se chevauchent. La superposition de « couches » d’aquarelle est une technique très chouette et qui donne de beaux effets. De plus, vous renforcez votre couleur en repassant par dessus avec la même couleur. 

Pensez à vous noter ce que vous avez fait sur votre ruban adhésif  : superposition de telle couleur avec la technique mouillé sur sec.

Aller plus loin

  • Faites l’exercice sans attendre que le papier soit sec pour vous faire un comparatif.
  • Faites l’exercice avec une autre couleur puis une autre puis une autre, etc. Regardez ce que vous obtenez. 
  • Faites l’exercice avec plusieurs formes différentes qui se superposent (pourquoi pas des pétales de fleurs).
  • Superposer deux couleurs différentes et observez comment ça agit sur la première peinte : quelle nuance ça donne à la première couleur ?

Pour finir ces premiers exercices à l’aquarelle

Quand tout est sec, décollez votre feuille A4 de son support et rabattez le ruban adhésif vers l’arrière de la feuille. Vos notes resteront bien place de cette façon et vous ne risquez pas de déchirer le papier.

Décoller la feuille et rabattre le ruban adhésif vers l'arrière

Avec ces quelques exercices, sans avoir la prétention de faire une œuvre d’art et sans la pression de gâcher du papier (l’objectif étant de se faire une planche d’exercices et de mémos), vous avez appris certaines des principales techniques de l’aquarelle : mouillé sur mouillé, mouillé sur sec, sec sur mouillé, sec sur sec, fusions, dilution, superposition. 

Vous avez aussi appris que l’aquarelle est une question de temps : être rapide ou être patient.

4 techniques pour bien commencer l'aquarelle

Il existe d’autres techniques et il est possible encore de travailler ces exercices jusqu’à ne plus avoir à se référer à votre planche mémo. L’aboutissement de cette série d’exercices serait de les utiliser pour peindre des thèmes qui vous plaisent. Vous pouvez également apprendre à mélanger ces techniques en restant sur des formes simples. 

N’hésitez pas à jouer avec l’aquarelle et à découvrir les propriétés et les caractéristiques de vos couleurs en faisant ces exercices. 

Dans les prochaines parties nous verrons davantage de techniques, les textures et le dosage de l’eau. En attendant, si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser en commentaires. Toutes remarques pour améliorer ces exercices sont les bienvenues également !

Besoin d’idées de sujets ? Pensez au challenge créatif comme les DTIYS (Draw this in your style). J’en ai justement publié un pour le mois de mai sur Instagram pour fêter l’anniversaire de la Palette de la Merlette !

Draw this in your style la Palette de la Merlette
Publié le 4 commentaires

Conseils d’utilisation de l’aquarelle artisanale

Voici quelques conseils de la Merlette pour utiliser vos aquarelles artisanales. En vérité, l’aquarelle artisanale fonctionne comme l’aquarelle industrielle. Ces recommandations sont donc valables pour l’aquarelle en général !

Réactivez votre aquarelle artisanale

Pour obtenir le plein potentiel de la couleur, réactivez l’aquarelle avec une ou deux gouttes d’eau quelques instants avant son utilisation.

Personnellement j’utilise une pipette ou mon pinceau trempé dans l’eau propre. Je dépose une ou deux gouttes et je « touille » l’aquarelle dans le godet cupule de gland.

La première fois, cela peut prendre un peu de temps pour réactiver l’aquarelle.

Utilisez une palette en céramique

L’aquarelle est ensuite prélevée pour être déposée sur une palette ou une assiette de mélange en céramique. Cela vous permet de doser correctement la quantité de pigment par rapport à la quantité d’eau. De plus, vous gaspillerez moins de peinture de cette façon. En outre, une palette d’aquarelle bien propre permet de faire des mélanges lumineux.

Si vous peignez en prenant la couleur à même le godet, veillez à piocher avec un pinceau propre et à bien mélanger l’eau et l’aquarelle artisanale pour que l’ensemble soit bien homogène.

Personnellement, j’aime utiliser des objets de seconde main : des vieilles assiettes ou des rangements en porcelaine pour les œufs. J’évite le plastique car les pigments et l’eau ont tendance à se séparer plus rapidement sur le plastique.

Le rangement des aquarelles artisanales

Conservez vos aquarelles artisanales à l’abri de la poussière et de l’humidité.

Si vous optez pour la cupule de gland à l’unité, vous pouvez vous fabriquer un rangement. Vos godets naturels peuvent être stockés dans une boîte en bois ou une boîte chinée en brocante. Libre à vous de les stabiliser avec un peu de pâte à fixer ou de colle.

Si vous avez choisi une palette composée dans un boîtier en métal, laissez bien sécher vos aquarelles avant de fermer la boîte.

L’apparence de l’aquarelle artisanale

L’aquarelle artisanale est un produit vivant. Chaque pigment interagit de façon différente avec le liant, il y a donc parfois des craquelures ou des petites bulles mais cela n’altère pas la qualité de la couleur ni celle de votre peinture.

Parfois une couleur va changer avec le temps et les utilisations. C’est tout à fait normal. Petit conseil : ne laisser pas de l’eau sécher directement dans le godet. Enlevez toujours l’excédent avant de laisser sécher à l’air libre.

Si vous avez envie d’en savoir plus sur l’aquarelle artisanale et sa fabrication, je vous ai rédigé un article sur le sujet. Et si vous avez envie de suivre des tutoriels vidéos, j’ai une chaîne youtube sur laquelle je partage des conseils et tutoriels pour l’aquarelle !

La merlette aquarelliste
Publié le 2 commentaires

Comprendre l’aquarelle et ses caractéristiques

Si vous aussi êtes curieux d’en apprendre plus sur l’aquarelle et ses spécificités et que vous souhaitez comprendre un swatch à l’aquarelle, voici un article rédigé par la Merlette pour vous !

Pourquoi peindre des swatches ?

C’est quoi un swatch à l’aquarelle ?

Vous l’avez peut-être découvert à travers les fiches de chaque couleur ou dans les swatches en vidéo, j’utilise un gabarit qui me permet de tester chacune de mes aquarelles artisanales. Mais c’est quoi un swatch ?

Un swatch est une démonstration d’une couleur sur papier. Grâce à un swatch vous pouvez en apprendre énormément sur l’aquarelle… Pour peindre un swatch, vous attrapez votre aquarelle, un pinceau, de l’eau et du papier et vous utilisez tout simplement la couleur telle que. Un swatch est souvent peint en forme de rectangle ou de rond . Ce sont des formes basiques qui ne demandent pas de savoir dessiner.

Kraken et sa mouette rieuse
Pour cette aquarelle, j’avais « swatché » mes couleurs en forme de rond.

Que pouvez-vous observer avec un swatch ?

Déjà, information numéro 1 : sa couleur, sa nuance, son ton… Est-ce de l’aquarelle bleue ? Ou est-ce une aquarelle de couleur verte qui tire vers le bleu ? Voilà autant d’informations qui peuvent servir pour faire vos mélanges… Si d’ailleurs cela vous intéresse, j’ai filmé un tutoriel en vidéo pour faire à l’aquarelle son nuancier. C’est le tutoriel de base pour les aquarellistes débutant !

Ensuite, un swatch sert également à en apprendre plus sur les caractéristiques des couleurs. Par définition, l’aquarelle est une peinture transparente et lumineuse. Personnellement, je travaille chacune de mes recettes pour obtenir le plein potentiel des pigments tout en gardant la luminosité et le plus de transparence possible.

Cependant, peut-être l’avez-vous déjà remarqué, certaines couleurs sont bien opaques pour de l’aquarelle… Prenons le cas de qui est de l’ocre jaune de Puisaye. C’est normal que cette aquarelle soit moins transparente que d’autres couleurs ! La recette a beau être la même, chaque pigment va induire un comportement différent. Ainsi, l’ocre est souvent plus opaque que des pigments à base de phtalocyanine par exemple (comme Lagone).

Swatch de la couleur artisanale Râ (ocre jaune)
Râ – Jaune ocre

Avec quoi je peins mes swatches ?

Comme je l’explique sur la page des swatches des aquarelles artisanales en vidéo, je me sers de plusieurs papiers pour faire mes échantillonnages. Selon la qualité du papier, sa composition, les résultats sont très différents. En variant les papiers et en les sélectionnant avec soin, j’espère vous garantir des swatches de qualité. Vous savez ainsi plus précisément ce que vous obtiendrez en peignant vos illustrations avec mes aquarelles artisanales.

Aquarelle artisanale rose nommée Rose Marie (swatch)
Le swatch de Rose Marie, une couleur de l’édition limitée de Noël 2022.

J’ai deux types de swatches :

  • le swatch simple sur papier artisanal au grain torchon qui est un simple dégradé de la couleur
  • le swatch détaillé sur papier plus fin que je peins avec un gabarit qui est toujours le même

Je me sers d’un tampon fabriqué par La Compagnie des Elfes, artisan fabricant de tampons dans le Lot : le tampon cadre. Nous l’avons conçu ensemble pour qu’il me fasse gagner du temps. Il est donc disponible chez la Compagnie des Elfes si vous souhaitez l’utiliser et comprendre vos couleurs à l’aquarelle ! Personnellement, ce tampon me permet de donner des indications sur les propriétés de mes aquarelles artisanales car je l’utilise pour toutes les couleurs.

Quelles sont les caractéristiques de l’aquarelle ?

Les propriétés de l’aquarelle avec le tampon swatch

Comme je l’explique plus haut, le tampon me permet d’avoir un cadre pour faire mes échantillonnages de couleurs rapidement. Si vous êtes plutôt friand d’explications en vidéos, voici la démonstration du tampon :

Sinon, voici comment je m’y prends :

  1. Je note le nom de la couleur ou une date en haut. Vous pouvez également noter le nom des pigments quand ils sont donnés par le fabricant (ce qui est mon cas).
  2. Le cadre avec la barre noire d’opacité me permet de faire un dégradé mais aussi de définir la transparence de la couleur.
  3. Il y a un autre cadre dans lequel je fais des petits aplats de couleur ou des tests de réaction (par exemple en rajoutant du sel, du vinaigre blanc, de l’alcool, etc.)
  4. Le cadre du bas à gauche me permet de faire un retrait et de voir la ténacité de la couleur.
  5. Dans le cadre du bas à droite, je peins avec la technique « mouillé sur mouillé » pour voir la dispersion des pigments dans l’eau et la capacité de certaines couleurs à se séparer.

J’ai commencé les swatches détaillés en vidéo sur ma chaîne Youtube, et si cela vous intéresse, voici un exemple avec la couleur Invidia.

Du vocabulaire pour comprendre l’aquarelle

Enfin, voici sûrement la partie la plus importante de cet article ! Pour bien comprendre l’aquarelle voici ses caractéristiques principales. Vous pouvez soit les observer vous-même soit elles vous sont fournies par le fabricant. Si vous avez envie de suivre ces explications en vidéo, j’ai fait une démonstration des propriétés de l’aquarelle sur ma chaîne youtube.

La nuance et la teinte de la couleur

Avec un swatch d’aquarelle, vous pouvez identifier et apprendre à connaître le(s) pigment(s) et décrire la couleur. Voilà quelques repères pour décrire une aquarelle et pour un complément très intéressant je vous recommande cet article sur le vocabulaire de la couleur.

  • la couleur (teinte ou nuance) de façon plus ou moins précise : bleu, vert, jaune, rouge ou encore rouge cadmium, vert canard, bleu cyan…
  • la saturation : une couleur saturée est pétante tandis qu’une couleur désaturée ou insaturée est plus terne/grise (sans que cela soit péjoratif). La saturation peut aussi se rapporter à l’intensité de la couleur. Une couleur est plus ou moins diluée dans l’eau pour l’aquarelle et donc sa quantité de pigment est plus ou moins importante.
  • le ton chaud ou froid : une couleur froide tire vers le bleu et une couleur chaude vers le jaune.

Le plus simple pour se rendre compte quand on débute à l’aquarelle, c’est de comparer les échantillonnages entre eux.

Comparatif aquarelles bleu Lagone et bleu Mentastre
Lagone est moins bleu et donc moins froid que Mentastre.

Identification des pigments qui composent la couleur

Les fabricants donnent le nom de la couleur et, parfois, ceux des pigments utilisés selon la nomenclature du Colour Index. J’ai abordé ce sujet précisément dans cet article.

La résistance à la lumière

Toutes les aquarelles ne sont pas égales face à l’exposition à la lumière. Voilà les types de changement que vous pourrez observer : ternissement ou changement de teinte.

La résistance à la lumière est donnée d’après des recherches et les informations fournies par les vendeurs de pigments. Il est bon de noter que pour qu’une couleur fugitive ternisse, cela implique que vous exposiez votre peinture à la lumière directe du soleil et ce sur plusieurs années voire décennies.

La résistance à la lumière des aquarelles artisanales doit être testée par le fabricant lui-même lorsqu’il n’existe pas d’informations fiables sur les pigments.

Bleu "Oraje" en fabrication et cupule de gland

Pour ma part, je souhaite mener mes propres tests et c’est en cours. En attendant, je partage les informations des fournisseurs de pigments et celles que je relève dans mes recherches sur des pigments qui sont stables et bien connus. Dans le doute, je ne vends pas de couleurs connues pour être fugitives. C’est le cas par exemple de l’indigo véritable que j’aurais aimé proposer mais qui n’est pas stable. Les pigments fugitifs (souvent d’origine végétale ou animale) ont été remplacés par beaucoup de fabricants industriels.

Si vous peignez pour votre plaisir sans exposer dans un musée ou en plein soleil, ou que vous ne vendez que vos reproductions, vous pouvez utiliser des couleurs peu résistantes à la couleur. Vous pouvez également décider d’exposer en toute connaissance de cause. Vous avez quand même quelques années devant vous avant de voir une une couleur ternir.

Permanence de l’aquarelle

La permanence est parfois confondue ou utilisée pour parler de résistance à la lumière. Certains fabricants utilisent ce mot pour parler de résistance dans le temps.

Transparence et opacité

La couvrance d’une aquarelle est notée de « opaque », à « semi-opaque » puis à « semi-transparent » jusque « transparent ». Certains pigments laissent plus ou moins passer la lumière et c’est cela dont on parle.

C’est assez compliqué d’évaluer les nuances de semi-opaque et semi-transparent quand on est débutant à l’aquarelle.

Personnellement, je choisis le degré de transparence d’une couleur d’après mon expérience des couleurs industrielles et artisanales ainsi que des mes connaissances sur les pigments. Je m’aide surtout de la barre d’opacité de mes swatches. Si elle est visible quand je peins et au séchage, alors la couleur est transparente. Si elle n’est pas visible ou difficilement, la couleur est plutôt opaque.

Swatch aquarelle artisanale verte Vesna
Vesna est semi-opaque ou opaque.

Pendant plusieurs années, j’ai boudé les aquarelles opaques, pensant qu’elles n’apportaient pas assez de lumière dans des illustrations à l’aquarelle. Je suis revenue sur cette opinion en fabricant mes propres couleurs. En effet, avec le recul, je trouve qu’une peinture peut être très lumineuse tant qu’on n’abuse pas de couleur opaque et que tout le travail et le jeu se trouvent justement dans le dosage de l’eau !

Brighid aquarelle artisanale rose
Brighid est une aquarelle transparente.

La granulation

La granulation et la floculation d’une couleur : la tendance des pigments à se rassembler et à former un effet tacheté. Cela se voit d’autant plus sur des swatches peints sur du papier à grain torchon car les pigments viennent se rassembler dans les creux du papier.

Ce qu’il faut donc pour obtenir cet effet de granulation : un pigment qui va granuler naturellement, beaucoup d’eau et un papier texturé !

La granulation se réfère plutôt au phénomène observable sur des pigments lourds qui se sédimentent tandis que la floculation fait référence à des pigments plus légers qui se rassemblent par attraction.

Parmi les pigments bien connus pour granuler et que vous retrouver dans mes couleurs artisanales il y a le rose poterie (Proserpine) et le bleu outremer (Pontos).

Il existe également des médiums qu’on peut utiliser pour faire granuler des aquarelles qui ne granulent pas naturellement.

Reine Chouette sur son champignon
Pontos, utilisé en fond un bleu violet granuleux.

La tenacité

La ténacité ou la force de teinture : est-ce qu’en faisant un retrait avec un pinceau propre on retrouve la blancheur initiale du papier ou est-ce que la papier est vraiment teint en profondeur ? Cela dépend des pigments et de la recette. C’est utile à savoir pour utiliser la technique du retrait.

D’ailleurs, voilà une petite astuce si une goutte d’aquarelle très teintante arrive par accident sur votre papier coton blanc. D’abord absorbez l’excédent avec un mouchoir propre et ensuite venez retirer avec un pinceau propre (rincez bien le pinceau à chaque retrait). Si la tâche est déjà sèche, déposez une goutte d’eau propre par-dessus, attendez une minute et absorbez l’excédent comme précédemment.

Couleur artisanale doré antique "Nub"
Nub se retire facilement comme le monde le cadre en bas à gauche.

Les aquarelles duochromes

La séparation dans l’eau des pigments survient en cas de mélanges de pigments. Avec beaucoup d’eau certaines couleurs se séparent. Il semble de plus en plus commun de parler alors de couleur duochrome si les pigments se séparent dans l’eau. C’est également un terme qu’on retrouve pour des couleurs qui révèlent des nuances différentes selon la lumière (les aquarelles caméléon).

Il est classique par ailleurs de parler d’aquarelle duochrome pour désigner une œuvre peinte dans deux couleurs distinctes (noir et bleu par exemple).

Aquarelle poème abstrait
Dans cet aquapoème, on voit bien qu’avec beaucoup d’eau, Naufrage se sépare en deux couleurs.

La dispersion des couleurs dans l’eau

La dispersion dans l’eau concerne la capacité de certaines aquarelles à se diffuser plus ou moins vite sur le papier mouillé préalablement. Des pigments très lourds ont tendance à se déposer sur la papier sans fuser et se disperser rapidement et facilement tandis qu’avec certains pigments c’est l’inverse.

Ma notation personnelle est la suivante : « normale », « lourde » ou « rapide ». Pour ma part, je ne travaille pas l’aquarelle pour en modifier cette caractéristique qui est donnée pas les pigments. Libre à l’aquarelliste de rajouter des additifs dans son eau pour faire fuser ou diffuser rapidement la couleur sur le papier.

Pour tester la dispersion dans l’eau de votre couleur, peignez une couche d’eau propre sur le papier et déposez une goutte de la couleur diluée préalablement dans de l’eau. Selon le dosage de l’eau sur le papier et la qualité du papier, il peut y avoir des différences. Vous remarquerez que certaines couleurs stagnent sur le papier (les pigments sont lourds) ou au contraire que la couleur fuse rapidement et se répand sur toute la surface mouillée.

Couleur artisanale bleu turquoise "Kalláïnos"
Kalláïnos est par exemple une couleur qui se diffuse de façon « lourde » ou « lente »

J’espère que cet article vous aura apporté des informations et vous aura appris à (re)connaître les caractéristiques de chaque aquarelle ! Si vous souhaitez en savoir d’avantage, il y a cet article : L’aquarelle de la Merlette est « extra-fine », dans lequel j’ai abordé l’identification des couleurs par leurs pigments, et l’article Les ingrédients de mon aquarelle artisanale, dans lequel j’ai abordé les aquarelles monopigmentaires.

Publié le Laisser un commentaire

Créer un effet de profondeur à l’aquarelle

Pour peindre à l’aquarelle il y a plusieurs facteurs à prendre en compte. Dans cet article, sans utiliser des mots trop techniques, j’aimerais aborder le sujet de l’anticipation et de l’effet de profondeur.

Si vous débutez l’aquarelle, ce pas-à-pas d’aquarelle aborde des techniques de base aussi simplement que possible. Si malgré tout il ne vous est pas encore accessible, n’hésitez pas à revenir le consulter plus tard.

Anticiper pour travailler une technique

Personnellement, une de mes très grandes frustrations, c’est de ne pas faire d’aquarelles spontanément. J’aimerais prendre mon pinceau et hop : je peins quelque chose de merveilleux ! Au lieu de quoi, j’ai appris à anticiper.

Anticiper ça peut être : prévoir le thème, choisir le nombre d’éléments qui composeront l’aquarelle, les placer… Vous pouvez aussi en profiter pour choisir la palette de couleurs que vous allez utiliser. De même, c’est le moment de prévoir les techniques utilisées et le matériel nécessaire. Rien de tout ça n’est obligatoire. Personnellement je ne choisis que très rarement mes couleurs à l’avance par exemple.

À travers une aquarelle d’un paysage d’automne, créé à l’occasion d’un défi créatif sur Instagram, j’aimerais démontrer l’importance d’anticiper pour créer un effet de profondeur. Je vais donc développer ici le déroulement des étapes afin d’atteindre mon objectif.

Voici l’aquarelle en question : un cerf imaginaire dans un paysage d’automne sur format polaroïd.

Paysage d'automne et cerf feuillu
Paysage d’automne et cerf feuillu (format pola)

Objectif « effet de profondeur » !

Pour cette aquarelle d’un cerf sur fond de paysage d’automne, mon objectif était de mettre en valeur le cerf. J’ai donc décidé de faire un paysage automnal à l’arrière. S’il m’arrive de travailler chaque « thème » ou « élément » sur le même plan, ici je souhaitais dès le début avoir un effet vaporeux derrière le cerf.

Le cerf devait donc être au « premier plan » et le paysage au « second plan ». J’ai ainsi choisi de faire le paysage automnal en « flou ». Tandis que le cerf serait plus visible, plus net, plus foncé.

Pour schématiser, vous allez travailler d’abord le fond, puis les arbres et l’herbe, enfin le cerf puis de nouveau l’herbe.

Pas-à-pas de ce paysage d’automne

Donc, voilà la liste des grandes étapes que j’avais prévu de mettre en place et que j’ai suivies.

1. Le croquis

Avant de sortir le pinceau, préparez un croquis plus ou moins élaboré : quels éléments vont apparaître, leur emplacement sur la zone à peindre, lesquels sont au premier ou au second plan. Personnellement je fais des croquis sans m’appliquer afin de positionner et d’avoir un aperçu rapide de ce que je souhaite faire. Si besoin, je reporte proprement sur le papier aquarelle quelques éléments (sans trop appuyer avec le crayon de bois). N’oubliez pas : si vous utilisez le crayon de bois, qu’une fois de l’aquarelle passée par-dessus il vous sera impossible de le gommer.

2. Fixez le papier

Tout est dit : fixez votre papier à un support car vous allez travailler avec de l’eau. Là encore, c’est en anticipant qu’on prévoit ce genre d’étapes.

3. Travaillez la première couche du fond


Déposez une couche d’eau propre pour faire un fond flou (ici dans les tons roses) puis laissez sécher. Ici point de précision, vous déposez de l’aquarelle assez diluée. A cette étape, s’il y a trop d’eau, ce n’est pas grave. Vous récupérez l’excédent avec le pinceau ou un mouchoir. L’eau permet au contraire de faire quelque chose de très flou. Ce n’est pas important de laisser la zone – où il y aura le cerf – blanche mais veillez à ne pas trop concentrer l’aquarelle pour que la peinture du cerf prenne le pas ensuite (pas de couleurs tenaces ou uniquement des couleurs très bien diluées).

4. Revenez pour affiner le fond

Quand c’est bien sec, déposez une nouvelle couche d’eau, pas trop, il faut que ça brille mais pas que ce soit trempé. A ce stade vous allez rajouter la structure des arbres. Travaillez les en rajoutant, tant que c’est humide, de la couleur sur les zones des arbres (troncs, branches et feuillage) et de l’herbe puis laissez sécher. Réitérez autant que souhaité. Attention le cerf devra être plus foncé car il est au « premier plan » donc n’en faites pas trop ici ! Restez dans des couleurs diluées tout en accentuant le tronc et les branches de devant. Vous pouvez le faire deux fois par exemple : le tronc, des branches et des feuillages à l’arrière. Puis vous recommencez en accentuant le tronc et les branches qui seront les plus en avant du paysage. Et surtout, laissez sécher !

5. Peignez le cerf et des détails

Travaillez ensuite le cerf, sans mouiller au préalable le papier. Selon les zones, accentuez tant que c’est mouillé. Cependant, attendez que ce soit sec pour des détails comme les yeux, les bois feuillus, quelques traits d’accentuation.

Enfin, une fois le tout sec, rajoutez des détails d’herbe et de la texture si besoin sur les troncs et quelques feuilles.

Un peu de jargon technique aquarelle

Donc, pour faire une aquarelle de ce type (fond flou, premier plan distinct), vous travaillez d’abord le fond, puis les arbres et l’herbe, vous passez au cerf et vous revenez enfin à l’herbe.

Le vocabulaire technique a été mis de côté mais vous avez travailler ce qu’on appelle la perspective atmosphérique. Vous avez utilisé les techniques de base d’aquarelle. Le fond, les arbres et une partie de l’herbe sont travaillés en « mouillé sur mouillé » ou « humide sur humide » tandis que le cerf et les détails finaux de l’herbe sont travaillés en « humide sur sec » ou « mouillé sur sec ».

Ce que vous pouvez retenir c’est que si vous avez pour objectif de faire un décor autour d’un objet à l’aquarelle (quel qu’il soit), une des façons de faire c’est de travailler d’abord le fond. Ce n’est pas la seule et unique manière de procéder. D’ailleurs, il n’y a pas vraiment une méthode meilleure qu’une autre.

Si votre objet nécessite de laisser du blanc, soit vous optez pour le drawing gum (fluide de masquage) soit vous le prévoyez dès la première étape en n’ajoutant pas trop d’eau (pour que les pigments ne voyagent pas trop) et en évitant de peindre ladite zone. On pourrait en reparler une autre fois.

N’hésitez pas à vous approprier ces étapes avec les sujets de votre choix et dans votre style.

J’espère que ce petit point sur l’anticipation vous servira. Je suis preneuse de retours critiques et n’hésitez pas à poser vos questions, mêmes les plus naïves !

Publié le Laisser un commentaire

C’est quoi Inktober ?

Dessins, peintures, croquis, esquisses… Feutres, aquarelle, crayons, encre, gouache… Depuis le 1er octobre, il fleurit sur les réseaux sociaux un petit air de défi créatif avec Inktober. Mais c’est quoi Inktober ?

Inktober Tsar des Mers

Créé en 2009 par Jake Parker, un artiste qui vit en Arizona, ce défi créatif rassemble toute une communauté d’artistes amateurs et professionnels durant un mois chaque année : le mois d’octobre. Au départ, il s’agit d’un défi d’un dessin par jour pendant un mois à l’encre d’où le nom Inktober qui est un mot-valise anglais entre ink (encre) et october (octobre).

Ce n’est certainement pas un affrontement d’artistes et de créateurs mais bel et bien un challenge personnel que chacun partage sur les réseaux sociaux ou avec son entourage. L’idée est de passer un mois à faire des petits dessins sur des thèmes imposés par une liste établie chaque année afin que chacun s’améliore ou s’amuse en toute créativité.

C’est autour des #inktober ou #inktober2022 (pour l’année 2022 !) que se rejoignent tous ces artistes.

Depuis 2009, le challenge a beaucoup évolué et bien qu’il n’y ait jamais eu de règles strictes, il est dorénavant totalement admis de ne pas utiliser de stylo encre ou d’encre. Certains artistes vont faire du mixed-media (plusieurs techniques), d’autres plutôt du dessin ou de la peinture et il y a même des créations digitales.

Et évidemment, chaque thème quotidien est totalement libre d’interprétation. Reste que si vous commencez ce défi que vous n’êtes en rien obligé de finir, vous pouvez avoir tout de même la volonté de pratiquer quotidiennement. Inktober est présenté d’ailleurs de cette façon : une pratique positive à maintenir tout au long du mois d’octobre.

Voici pour exemple la liste du défi de cette année.

Il existe aussi en dehors de la « prompt list » officielle, des listes proposées par des artistes. Ici par exemple, une des listes que j’ai suivie : Slavic Witches Inktober proposée par plusieurs artistes et qui tourne autour du folklore slave dont je suis friande.

Liste du #slavicwitches_inktober

Pour ma part je n’ai pas su choisir ou je n’en ai pas eu envie. Ainsi, je suis plusieurs listes en piochant à droite à gauche. Pour un puriste d’Inktober je peux comprendre que ce soit une aberration mais l’idée est de m’amuser et non pas de me forcer à dessiner.

Je profite du défi pour peindre quasiment tous les jours et apprendre de nouvelles choses. J’aime beaucoup avoir des idées proposées, réfléchir avec mon « directeur artistique » (mon mari, hihi !) à des dessins puis passer à l’aquarelle en testant des nouvelles techniques.

Je suis aussi trop contente de découvrir les créations des autres, que nous ayons les mêmes thèmes ou non. C’est vraiment l’ébullition créative, l’effervescence stimulante et la frénésie imaginative qui m’attirent dans l’Inktober.

SI vous souhaitez découvrir mon marathon de Inktober 2022, voici toutes les illustrations réunies.

Publié le Laisser un commentaire

Quel est le meilleur papier aquarelle ?

Peut-être débutez-vous ou souhaitez simplement en savoir plus sur le choix du papier aquarelle. La Merlette vole à votre secours et vous donne quelques humbles conseils.

Grammage, grain et couleur du papier aquarelle

Le grammage du papier aquarelle

Le papier aquarelle est généralement d’un grammage minimum de 250 g/m² et idéalement de 300 g/m². Si vous aimez peindre avec beaucoup d’eau 300 grammes est un bon début. En effet, plus le papier a un grammage important plus il sèche lentement et moins il aura tendance à gondoler.

Le grammage 300 g/m² n’est pas la seule garantie d’un papier qui ne gondolera pas. Il reste à choisir la bonne formulation et composition…

Loup du Gévaudan aux crayons de couleur
Petit loup du Gévaudan aux crayons de couleurs dans un sketchbook fait main avec papier Canson 80g

Grain et couleur du papier

Le grain du papier se choisit selon vos goûts. Il existe beaucoup de types de grain parmi lesquels les plus connus sont le grain satiné (très lisse), le grain fin et le grain torchon. Il faut essayer pour savoir ce que vous aimez mais généralement pour du travail fin on utilise des grains fins ou satinés. Tandis que le grain torchon va convenir à des travaux plus abstraits. Encore que…

Blanc, blanc cassé, blanc chaud ou blanc froid… Tout ça est une question de goût encore. Le blanc à l’aquarelle ne s’obtient que d’une seule façon : en ne peignant pas les zones qu’on souhaite laisser blanches ! Ainsi, mieux vaut choisir un papier dont le blanc est celui qui vous plaît le plus.

Papier à grain torchon pour aquarelle
Papier grain torchon format carte postale

Papier en bloc, à la feuille ou en sketchbook/carnet ?

Encore une fois cela dépend de votre projet et de votre manière de peindre. Si vous peignez avec beaucoup d’eau par exemple, il faudra tendre votre papier, un carnet aquarelle ne s’y prête pas.

Si vous débutez, les blocs à 4 coins collés ont l’avantage de maintenir le papier en place comme si votre papier était tendu et cela évite à celui-ci de trop gondoler. Cependant, vous ne pourrez travailler qu’une seule aquarelle à la fois car il faut attendre le séchage de la première pour en décoller/découper les bords.

Le sketchbook fait main ou le carnet d’aquarelle est plus onéreux. Cependant vous pourrez conservez toutes vos aquarelles ensemble et pourquoi pas construire un fil rouge entre chacune ou avoir un thème/projet commun. Personnellement, j’achète du papier que je relie moi-même pour mes carnets d’aquarelle.

Sketchbook pour aquarelle fait main
2 sketchbooks reliés à la main par la Merlette

Acheter le papier aquarelle à la feuille demande de tendre son papier soi-même ou de choisir de ne pas le faire si on travaille avec peu d’eau. Vous pouvez acheter de très grands formats comme le format raisin (50×65 cm) ou Jésus (56×76 cm) et découper vous-même la feuille à la taille qui vous convient. C’est plus de liberté, moins cher mais aussi plus de main d’œuvre !

Coton ou pas coton ?

Plus haut je vous explique qu’il n’y a pas que le grammage qui compte pour du papier aquarelle. En effet, ce qui importe c’est aussi sa composition. Il y a de nombreuses compositions différentes mais en gros soit c’est du papier qui contient du coton soit il n’en contient pas. Bien sûr il existe d’autres choses à tester : lin, bambou, mélange…

Néanmoins, pour simplifier du papier 100% coton c’est certes plus cher mais c’est aussi un des meilleurs choix pour travailler l’aquarelle sans qu’elle ne sèche trop rapidement, pour multiplier les couches de peinture, pour éviter que le papier ne gondole…

Peindre sur du papier cellulose ou du papier mélange coton/cellulose c’est très bien aussi, pas de jugement de valeur de ma part. Comme beaucoup de débutants, j’ai moi-même commencé sur du papier pas trop cher et souvent du cellulose. Le meilleur conseil qu’on m’ait donné c’est celui-ci : peu importe l’aquarelle, peu importe le pinceau, prends du papier 100% coton de qualité.

Petit rat sur papier coton 100%
Petit rat sur papier cellulose/coton pour un dessin rapide sans trop d’eau

C’est difficile à expliquer à quelqu’un qui ne peint pas sur du coton mais le papier coton ça change TOUT. Alors oui ça pose des questions sur l’écologie (bien que certaines marques soient labellisées), sur le prix et sur « est-ce que mon « art » le vaut ? ». Mais faites tout simplement l’expérience et vous verrez ce que vous décidez de faire. Pour ce qui est de l’écologie, j’utilise personnellement les deux côtés du papier si je peins pour moi. Et je ne gaspille rien car un exercice n’est pas une aquarelle ratée et il reste toujours des choses à faire avec.

La différence entre les papiers « aquarelle » et « mixed media »

D’après mon expérience et mes recherches la grande différence entre les papiers mixed media ou multi-techniques et les papiers pour aquarelle c’est le temps de séchage. Quand on peint à l’aquarelle on a généralement besoin d’un temps de séchage allongé pour travailler comme on le souhaite la couleur et qu’elle n’imprègne pas le papier en faisant des traces de coups de pinceaux.

Même pour swatcher, il convient de faire des tests de vos couleurs sur le papier sur lequel vous peindrez finalement.

Swatch Naufrage aquarelle
Swatch/échantillonnage de l’aquarelle Naufrage sur papier coton 100%

Le conseil de la Merlette

Expérimentez et ne vous enfermez dans aucun carcan. Mais ! Commencez rapidement par du papier 300 g/m² en 100% coton de bonne qualité (pH neutre ou sans acide, fabriqué sur forme ronde…). C’est le papier qui est le plus important. Ni la peinture artisanale ou industrielle, ni le pinceau pour aquarelle de la meilleure qualité qu’il soit ne changeront quelque chose au résultat de votre peinture si votre papier est en cellulose ou en coton de mauvaise qualité. Sans parler du résultat, il y a aussi l’expérience : un retrait de peinture plus facile, un séchage moins rapide, une glisse du pinceau sur le papier

Oraje sur papier swatch aquarelle
Oraje sur papier artisanal fabriqué à l’ancienne

Personnellement, je peins avec du papier « industriel » 100% coton Lanaquarelle. Pour faire des swatchs ou de l’aquarelle loose et des fusions, j’utilise du papier pur chiffon coton, fait main, à l’ancienne, en France métropolitaine par un artisan papetier. J’ai commandé ce papier artisanal, fabriqué à l’ancienne, pour avoir des bords frangés sur un petit format. C’est d’ailleurs celui que vous pouvez retrouver en Boutique !